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Natation : Charlotte Bonnet brasse du plaisir

La Redaction
18.05.2023

« Le crawl, c’est terminé »: à 28 ans, la nageuse Charlotte Bonnet, désormais entraînée par l’emblématique Philippe Lucas, se réinvente en brasse, une « boufée d’oxygène » dont pourrait bénéficier l’équipe de France aux Jeux olympiques de Paris l’an prochain.

Entre la pluie et le froid du premier jour et les fortes rafales du second, le meeting international Mare Nostrum de Canet-en-Roussillon n’a pas offert ce week-end des conditions propices aux records. Ce n’était de toute façon pas vraiment la priorité de Charlotte Bonnet, en pleine période de travail à un mois des Championnats de France de Rennes (11-16 juin) et un peu plus de deux mois des Mondiaux de Fukuoka au Japon (23-30 juillet). La championne d’Europe 2018 du 200 m nage libre, valeur sûre de la natation française depuis une bonne dizaine d’années, a surtout profité du rendez-vous méditerranéen pour continuer à développer sa nouvelle polyvalence. Après s’être quasi exclusivement consacrée au crawl depuis le début de sa carrière, elle s’est tournée l’an dernier vers la brasse, une nage aux exigences techniques très différentes. « Elle avait une barrière dans la tête, une overdose du crawl », explique à l’AFP Philippe Lucas, qu’elle a rejoint en 2021 à Martigues après avoir été longtemps entraînée par Fabrice Pellerin à Nice.

 

« Une belle surprise »

Le « déclic » a eu lieu aux Championnats d’Europe de Rome en août 2022, lorsque Bonnet, à la surprise de beaucoup, a été alignée en brasse dans le relais féminin 4×100 m 4 nages médaillé d’argent, record de France à la clé (3:56.36). Elle a continué dans cette voie depuis et les chronos ont vite suivi, au point de s’emparer en mars du record national du 100 m brasse (1:07.76) détenu depuis 2011 par Sophie de Ronchi (1:07.97). La néo-brasseuse reste loin des meilleures spécialistes mondiales (2 à 3 secondes sur 100 m), mais elle pourrait être une option intéressante en relais aux JO de Paris alors que la France manque de densité dans cette nage. « C’était une belle surprise pour tout le monde, même pour elle, l’année dernière aux Championnats d’Europe », commente Jacco Verhaeren, directeur des équipes de France. « C’est très important pour nous car nous n’avons pas beaucoup de nageuses en brasse ». « Cette polyvalence est belle à voir. C’est le lot des bons nageurs », poursuit l’ancien entraîneur du Néerlandais Pieter van den Hoogenband, l’un des artisans du renouveau actuel de la natation tricolore. « Elle a aussi retrouvé le plaisir et, pour l’instant, c’est ça le plus important ».

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Blocage mental

Après avoir envisagé de mettre un terme à sa carrière au lendemain de JO de Tokyo décevants en 2021, Bonnet, toujours licenciée à Nice, vit une seconde jeunesse dans sa nouvelle routine et son nouvel environnement, auprès de Philippe Lucas. « C’est une boufée d’oxygène pour elle », dit l’ancien mentor de Laure Manaudou. « Elle a toujours été épanouie, mais quand l’échéance arrivait, surtout sur le 200 m crawl, c’était terrible dans sa tête. Elle avait le sentiment d’aller à l’abattoir. Elle vivait des choses qui ne sont pas agréables ».
« L’événement, tu dois le dominer, pas le subir », ajoute-t-il derrière ses incontournables lunettes de soleil aux montures blanches. « A partir de là, stop (…) Le crawl, c’est terminé ».
La preuve, Bonnet tentera aux Championnats de France de réaliser les minima mondiaux.  » Elle n’a plus de marge aujourd’hui », dixit Lucas — sur 50, 100, 200 m brasse et 200 m 4 nages. 

Les Sportives avec ©Agence France-Presse

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La Redaction
18.05.2023

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