Romane Dicko se bat dans le concours par équipe mixte aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020
À la rencontre des sportives

Romane Dicko, une famille en or

Claire Smagghe
17.05.2024

A Astana, pour sa dernière compétition avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, Romane Dicko a frappé un grand coup dans la catégorie des +78kg. Sa victoire contre la Japonaise Akira Sone, championne olympique en titre, et sa nouvelle médaille d’or en Grand Chelem lui permettent plus que jamais de rêver en grand. A domicile, la judokate de la FDJ Sport Factory pourra à nouveau s’appuyer sur de solides fondations familiales.

C’est au volant de sa voiture, en route pour son cours d’algèbre, que Romane Dicko répond à nos questions. Dans son emploi du temps plus que chargé, l’étudiante en mathématiques ne laisse rien au hasard. Chaque minute compte. Entrainement, cours, soins, sollicitations médiatiques, la championne du monde 2022 n’a pas une minute à elle. Qu’importe, les résultats sont là. Médaille d’or au Grand Slam de Paris en janvier, même breloque à Baku deux semaines plus tard. Et désormais le titre à Astana. « Je me sens bien. C’était la dernière prise de repères. On va rentrer dans la préparation finale vers les Jeux, on attaque les affinages. L’or olympique, c’est la plus belle médaille que l’on puisse avoir. C’est vraiment devenu un objectif », pointe Romane Dicko.

 

Si les étoiles semblent toutes alignées depuis le début de l’année, l’actuelle numéro un mondiale reste prudente quand il s’agit d’évoquer les Jeux. « A Tokyo, je n’avais pas perdu un seul combat pendant deux ans et pourtant je ne fais que troisième. Donc ça ne suffit pas d’être sur une bonne lancée. Bien que cela mette en confiance d’enchainer les bons résultats en compétition… »

De nouveaux axes de travail

Romane Dicko sait que rien n’est jamais acquis. Son élimination au premier tour des Championnats du monde en mai dernier a su le lui rappeler. « Dans le judo tout peut arriver très vite. Le combat peut durer dix secondes comme dix minutes. Quand tu tombes du toit du monde, tu le prends vraiment en pleine face. Cela m’a rappelé que tout peut aller très vite, qu’il faut être forte et lucide sur chaque séquence », souligne la Francilienne.

Alors, pour viser le titre olympique en individuel, le seul qui manque à son palmarès extraordinaire, la tricolore a redoublé d’effort et mis un point d’honneur sur sa préparation mentale. « Tout ce que j’avais mis en place a été ajusté depuis cette défaite. J’ai toujours eu peur de perdre. Comment accuser le coup ? Reprendre confiance pour la compétition d’après ? Ce travail-là, on n’avait jamais pu le faire car je n’avais jamais vraiment perdu. Maintenant qu’il y eu cette contre-performance, j’ai dû apprendre à remonter la pente, avancer malgré tout. C’était très concret. » Un travail payant au regard de ses résultats remarquables depuis janvier.

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Une histoire collective

Pour l’accompagner dans les bons comme dans les mauvais moments, la judokate peut compter sur une famille soudée. « Après l’échec des Mondiaux, la place de mes parents n’a pas changé et ça aussi c’était important. Ils ont été le soutien émotionnel dont j’avais besoin, des piliers. » Un cocon qui lui permet de décompresser, de sortir la tête des tatamis. « Entre nous, on ne parle presque pas de judo. Ce ne sont pas mes coachs. Tout ce qui est lié à la transpiration, ça ne les concerne pas. » Ses proches font partie intégrante de son équilibre.

Et même si le judo n’a que rarement sa place dans les discussions, Romane Dicko a bien conscience qu’ils attendent, tout autant qu’elle, les Jeux à la maison. « A Tokyo, ils n’ont pas pu venir sur place à cause du Covid-19. Forcément, je vois qu’ils vivent les choses différemment. Ils sont à fond avec moi parce qu’ils savent que c’est important pour moi. L’effervescence est grande. Je n’ose même pas imaginer ce que cela va être juste avant le début des Jeux.»

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Claire Smagghe
17.05.2024

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