À la rencontre des sportives

Olivia Epoupa : « Chaque avancée était une victoire, car le processus de convalescence était long »

La Redaction
11.12.2023

Victime d’une commotion cérébrale, Olivia Epoupa est restée éloignée des terrains pendant plusieurs mois. Désormais complétement rétablie, elle revient sur cette longue phase de convalescence, les projets qu’elle a mené pendant cette période et se projette sur son nouveau club turque. Entretien. 

Les Sportives : Quels sentiments vous habitent à l’approche de rejoindre votre nouveau club de Mersin CBK ?

Olivia Epoupa : Je suis contente de pouvoir retrouver le chemin de la compétition avec mon nouveau club Mersin CBK.  Il a fallu du temps pour se remettre de cette longue convalescence, mais c’est une victoire collective. Je suis reconnaissante envers toutes les personnes qui ont contribué à mon retour sur les terrains.

 

Quels sont les facteurs qui ont influencé votre décision de changer de club à ce stade de votre carrière ?

Mersin CBK a pour objectif de remporter l’ensemble des compétitions, y compris l’Euroleague, la Turkish League et la Président Cup. C’est un projet ambitieux et j’aime les nouveaux défis. C’est une opportunité vraiment intéressante.

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Quels sont vos objectifs personnels avec votre future équipe ?

Il est important de rapidement trouver mes repères dans ma nouvelle équipe et de faire preuve de patience, en poursuivant l’objectif de mettre le plaisir au cœur de la performance.  Tous ces éléments doivent jouer un rôle dans ma progression, mon objectif est de retrouver progressivement ma performance individuelle en apportant ma contribution individuelle au sein du collectif. 

Avez-vous eu des moments de doute pendant cette période concernant votre capacité à revenir ?

Mon état d’esprit était positif et déterminé à me rétablir de ma commotion cérébrale pour pouvoir reprendre les activités sportives. Je savais que cela prendrait du temps toutefois j’étais bien entourée, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Pendant une durée d’au moins 3 mois, sans aucune pratique sportive, en prenant en compte les mois qui suivent la reprise de l’activité physique, en raison de l’évolution de mes symptômes liés à ma commotion cérébrale, je n’ai pas pu pratiquer de sport du tout, je n’avais pas de date de reprise établie en mais je me suis donné les moyens nécessaires pour atteindre mes objectifs.

 

Chaque avancée était une victoire, car le processus de convalescence était long, chaque étape a son importance et nous ne sommes pas à l’abri de stagner ou de réactiver des symptômes. Pendant cette longue convalescence, il y a eu des moments compliqués à gérer, car je ne pouvais pas anticiper l’évolution de mes symptômes, je n’avais aucun contrôle dessus.  Les séances de rééducation étaient très exigeantes, mais ma détermination a joué un rôle clé dans ma récupération. Même si la fatigue nerveuse pouvait être ressentie lors des séances, je savais que je ne devais pas abandonner et redoubler d’efforts. C’est à la fois une victoire personnelle et une victoire partagée avec l’ensemble des personnes qui ont contribué à mon retour sur les terrains.

On ne vous a pas vu sur le terrain d’une équipe depuis quelques mois, pouvez-vous nous dire à quoi occupez vous votre temps ?

Pendant cette période, ce temps consacré m’a permis de faire émerger de nouvelles idées et projets à développer. Cela a été une période nouvelle et rafraîchissante. Aujourd’hui, je suis reconnaissant de cette opportunité qui m’est offerte à moi. Je ne vous dévoile pas plus, restez connecté. Rires

En dehors du terrain, j’étais active en participant à des événements sportifs tels que la Mie Câline en tant que marraine, malgré les contraintes de ne pas pouvoir jouer en restreignant également les sollicitations cognitives, j’ai pris du plaisir à interagir avec les jeunes, L’échange avec la jeunesse est l’une des choses que j’apprécie énormément.

Mon club formateur, le Paris Basket 18eme, reste toujours très important pour moi, avec lequel j’ai eu le privilège d’intervenir grâce à l’association Laureus, au cours d’une journée dédiée au basketball.

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Vous ne vous êtes pas ennuyée..

Non, j’ai même eu la possibilité d’assister à d’autres événements tel que le tournoi Hoops Party en tant que coach dont une partie des bénéfices a été reversée à l’association For Rose qui a pour but de faciliter le confort pour les enfants dans les hôpitaux.  J’ai pu intervenir lors du Boot Camp de Famosport, cette initiative encourage le développement social, professionnel et personnel des jeunes filles en favorisant la pratique sportive et de nombreux ateliers proposés.

J’ai pu être présente à des événements sportifs comme par exemple Les Etoiles du sport, match de la coupe du monde rugby pour ne mentionner que ceux-ci. Parmi toutes ces expériences, il y a des moments de partage, de nouvelles rencontres et de retrouvailles. Enfin, j’ai essayé de trouver un équilibre entre la gestion de ma blessure et la création de nouveaux projets, en me consacrant du temps. En profitant de chaque moment passé avec mes proches. Je ressors grandi de cette expérience.

En dehors du basket, quelles sont vos passions ou centres d’intérêt qui contribuent à équilibrer votre vie ?

Le sport et la mode sont des passions qui me sont chères, elles ont été transmises par mes parents. En quelques mots, mon univers c’est le sport, la mode, le bien-être, et le lifestyle. Parallèlement à ma carrière professionnelle, je mène divers projets qui me permettent d’avoir un bon équilibre de vie.

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Comment percevez-vous l’évolution du basket chez les femmes ?

Globalement, je constate une amélioration de la visibilité du basket féminin. Le développement de notre sport suscite de plus en plus d’intérêt de la part des médias. L’amélioration des canaux de communication, tels que YouTube, L’Equipe 21, Sport en France, BEin Sport et d’autres chaînes publiques, permet de rendre la diffusion des matchs plus accessible. De plus en plus de personnes s’intéressent au basket féminin, il y a un engouement croissant, c’est bénéfique pour tous les acteurs de notre écosystème.

 

Malgré tout, il existe un potentiel peu exploité dans le basket féminin, il y a un manque de moyens dans les ressources humaines et financières. J’espère que les choses continueront à progresser dans le domaine du développement, il y a de nombreuses initiatives qui sont mises en place comme par exemple des tournois féminins, des camps de basket. Les entreprises investissent de plus en plus dans le basket féminin car sa médiatisation s’accroît.  Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans le développement, aujourd’hui la majorité des clubs utilisent ces canaux de communication ce qui permet de toucher un public très jeune et de les attirer à la pratique sportive.

Enfin les événements sportifs comme les compétitions majeures tel que les championnats d’Europe, coupe du monde et les Jeux olympiques exercent une influence dans l’augmentation de nouveaux licenciés.

Comment envisagez-vous de contribuer à ce développement, notamment au niveau des jeunes talents ?

J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à échanger avec les jeunes. Transmettre et accompagner, à mon niveau, par le biais de projets tels que des camps, mais pas uniquement. Je suis très attachée à l’idée de donner aux jeunes les outils nécessaires pour leur développement, tant sur le terrain qu’en dehors.

Propos recueillis par Louise Cosnard et Quentin Parisot

Crédit photo : Émeline Hamon

La Redaction
11.12.2023

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