À la rencontre des sportives

Final 4 – Amandine Leynaud : « Finir avec la plus belle médaille, j’en ai rêvé »

Enora Quellec
03.06.2022

Amandine Leynaud dispute ce samedi la demi-finale de Ligue des championnes face à Esbjerg, sous les couleurs du club de Györ, qu’elle quittera ensuite pour prendre sa retraite. Après avoir conclu sa carrière internationale par une médaille olympique, celle qui a été élue meilleure gardienne de la compétition l’an passé a l’occasion de terminer son parcours en club en décrochant un deuxième titre européen.

Les Sportives : Vous avez participé à tous les Final 4 depuis leur création, est-ce le cas pour une autre joueuse ?

Amandine Leynaud : Non, je pense qu’il n’y a pas d’autre joueuse qui ait fait tous les Final 4. Je me sens vraiment chanceuse de finir ma carrière sur un Final four en ayant la possibilité de remporter la plus belle médaille. Je me souviens qu’à l’époque, quand je jouais à Vardar, on avait éliminé Györ en quart de finale (en 2014, NDLR).

Cette année, le lieu change, est-ce la première fois que vous jouez à MVM Dome ?

Exactement, pour la première fois ça change d’endroit. Je vais moins me sentir à la maison mais j’ai hâte de découvrir cette salle qui paraissait extraordinaire quand les garçons ont joué là-bas. J’espère qu’il y aura plein de supporters. Ce serait trop cool de voir plein de Français avec Metz. Je pense que ça va être un week-end de folie. Je suis contente de finir sur une salle aussi majestueuse.

Quel est l’état de forme actuel de Györ avant ce final 4 ?

Tout va bien, même si on a perdu en Coupe de Hongrie le week-end dernier. C’était un peu dur, très honnêtement, à l’approche du Final 4. Quelques joueuses avaient des petits bobos. On ne voulait pas trop tirer sur certaines joueuses même si on voulait remporter la Coupe. L’équipe a quand même remporté le championnat qui donne accès à la Ligue des champions. Il faut essayer de ne pas trop se poser de questions. Tu t’es battue toute l’année pour arriver là, t’y es, tu prépares les matchs.

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Comment voyez-vous l’équipe de Esbjerg ?

Cette équipe est très bonne. Peut-être que quand tu connais un petit peu moins le hand ce sont des noms qui te paraissent moins « famous » (connus, en français, NDLR). Mais ce sont toutes des internationales dont une, Reistad, très complète, qui est vraiment exceptionnelle. C’est une joueuse de talent qui marque énormément de buts et qui met aussi en valeur ses collègues. C’est une des meilleures joueuses du monde, voire la meilleure. Il y a aussi des grosses tireuses de loin qui peuvent sortir des shoots extraordinaires. Elles sont grandes et souvent qui dit grande dit un petit peu moins véloce. Dans notre équipe au contraire on a beaucoup de joueuses de duels, rapides. C’est sur ça qu’on espère arriver à les contrer.

Si vous accédez à la finale, y a-t-il une équipe que vous préfèreriez affronter ?

Je suis toujours partagée parce que j’essaye de ne pas trop me projeter en finale. Je n’ai vraiment pas envie de jouer le match avant. Mais si je me projette, je suis partagée. J’aimerais voir Metz parce que c’est un de mes clubs de cœur mais bon en même temps je n’ai pas trop envie qu’elles gagnent (rires). Que le meilleur club gagne, tout simplement!

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La finale est le lendemain. Comment faire pour performer sur deux matchs ?

J’essaie de travailler un petit peu en amont. J’ai déjà regardé des matchs de Metz et de Kristiansand pour ne pas me retrouver le soir même à préparer le match du lendemain. En tant que gardienne, j’ai beaucoup de vidéo à faire. Il y a 16 joueuses que tu dois toutes analyser, pour les trois équipes. Ensuite, c’est surtout de la récupération, des soins, des massages. Tu es vite dans l’euphorie mais il faut se remobiliser.

Votre entraîneur, Ambros Martin, a déjà vécu quatre Final 4. Que pensez-vous de sa méthode de travail ?

C’est un très bon entraîneur qui a gagné beaucoup de Ligue des champions. Je pense surtout que c’est un meneur. À ce niveau-là pour moi tous les entraîneurs sont forts et connaissent bien le handball. Mais je pense qu’il a un truc en plus. On l’appelle souvent « l’homme de la situation ». Il a cette hargne et ce charisme qui font que beaucoup de joueuses lui font confiance. C’est un Espagnol, quand il fait un discours d’avant match tu sens qu’il vit le truc. C’est un vrai motivateur.

Est-ce qu’une victoire dimanche serait une belle manière de terminer votre carrière ?

C’est vrai que ça fait rêver. Avoir une médaille olympique c’est déjà énorme, mais finir avec la plus belle (une victoire en final 4, NDLR), j’en ai rêvé. Mais je sais à quel point c’est difficile. J’ai perdu beaucoup de finales, en prolongation, d’un but… J’espère vraiment qu’on va aller le plus loin possible, prendre du plaisir et montrer du beau handball.

Crédit photo : Györi Club

Propos recueillis par Enora Quellec

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