laura glauser Györ
À la rencontre des sportives

Laura Glauser « Györ, c’est vraiment une autre dimension »

Mejdaline Mhiri
09.10.2020

Championnes du monde en 2017, championnes dEurope en 2018, les handballeuses françaises écrivent leur histoire. Sollicitées hors de nos frontières lors du mercato, plusieurs dentre elles ont rejoint de grands clubs européens engagés en Ligue des Champions. Episode 3 de notre série de quatre échanges avec Laura Glauser, athlète ambitieuse et acharnée de travail.

La crise sanitaire a brusquement mis fin à l’exercice 2019-2020 et privé Laura Glauser d’un véritable adieu au Metz Handball. Alors, le 6 mai dernier, la native de Haut-Saône a publié un long mot sur les réseaux sociaux. Une déclaration d’amour autant qu’un au revoir. La gardienne y écrit son attachement au maillot jaune et aux Arènes ainsi que sa tristesse de quitter la famille messine sans soulever un dernier titre après dix années de bons et loyaux services. Car, suite aux sollicitations répétées de Györ, club hongrois ultra-dominateur sur la scène européenne aux huit millions d’euros de budget, Laura Glauser a décidé de se lancer un nouveau défi : rejoindre le gotha mondial et remporter la Ligue des Champions.

« Quand Györ m’a contactée les précédentes fois, je ne me sentais pas prête, pas stable au niveau du handball. Il me fallait encore acquérir des choses, explique Laura Glauser. Là, j’ai signé plus d’un an avant de partir pour me préparer correctement. Ma fille est un peu plus grande donc c’était moi inquiétant pour moi. Dès le 11 juin, j’étais en Hongrie pour prendre mes repères avant la prépa’. Quand la reprise est arrivée j’étais très stressée, angoissée de reprendre avec Györ. Ca représente énormément pour moi.»

« L’important, c’est la gagne »

laura glauser Györ

Crédit photos : Győri Audi ETO KC

Sur place, l’athlète de 27 ans a constaté à quel point la structure hongroise, titrée à cinq reprises en Ligue des Champions depuis 2013, était dédiée à l’excellence. « C’est vraiment une autre dimension, confie-t-elle. Le gymnase est réservé au handball et à rien d’autre. Tout est organisé autour de l’équipe. Tous les équipements sont plus grands que ceux que je connaissais. » Chez les Magyars, Laura Glauser a retrouvé Estelle Nze-Minko, Béatrice Edwige et sa partenaire de toujours, Amandine Leynaud. Un lien extrêmement fort unit les deux portières malgré la concurrence en bleu. « Quand jai signé, je ne savais pas si Amandine allait rester (NDLR Amandine Leynaud a signé pour une saison supplémentaire et encadrera la paire de gardiennes Laura Glauser et Silje Solberg). On en a beaucoup discuté. Quand jai su que c’était le cas, j’étais très contente. On a une relation fusionnelle. Sa présence mapaise au quotidien et dans mon travail. Peu importe qui est dans les buts, limportant, cest la gagne. »

Avec deux matchs nuls et une victoire en Ligue des Champions, les résultats ne sont pas encore toute à fait probants pour les Vertes. Si le groupe a été peu touché par la Covid-19, le fonctionnement du collectif est tout de même impacté par la présence du virus. Entre les directives du club et les mesures en place dans le pays, la situation est pesante.

« Les frontières sont fermées, explique la sportive. Quand on joue en dehors de Hongrie, on rentre automatiquement en quarantaine au retour. Certaines sont confinées chez elles, d’autres à l’hôtel. On doit ensuite faire deux tests et les deux doivent être négatifs pour qu’on puisse réintégrer l’équipe. Sans parler des douches qu’on ne prend pas à certains endroits. Tout cela n’est pas au dessus de nos forces mais cela use psychologiquement. Je suis constamment en train d’organiser mon quotidien, de faire des sacs au cas où je sois positive. Ma fille est à la crèche et quand on reviendra de France (NDLR Laura Glauser était de passage fin septembre), elle devra rester une semaine à la maison donc il faudra trouver le moyen de la faire garder. »

« Je pense être quelquun qui aime travailler. Alors je me donne les moyens pour revenir à mon meilleur niveau. »

Une détermination sans faille

Blessée à la cuisse en raison de lésions musculaires pour une durée de trois semaines, la portière a manqué la Golden League début octobre avec les Tricolores. Mais depuis le début de sa carrière Laura Glauser ne cesse de prouver sa détermination à se surpasser, notamment suite à un arrêt. A l’image de son Euro 2018 où, sept mois seulement après avoir accouché, elle avait livré de remarquables performances dans ses cages. « J’aimerais que ce soit toujours le cas ! rigole-t-elle. Je ne veux pas avoir de regrets. Je pense être quelquun qui aime travailler. Alors je me donne les moyens pour revenir à mon meilleur niveau. »

Malgré l’échec du mondial au Japon, où la France a terminé à la treizième place sans Laura Gleuser alors blessée, la gardienne croit plus que jamais en ses coéquipières. « Il y a du potentiel à chaque poste. L’équipe de France c’est une équipe à laquelle, quand elle a confiance en elle et va à la guerre, pas grand monde ne peut résister. On va toutes se mettre au travail pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. »

 

Propos recueillis par Mejdaline Mhiri

Mejdaline Mhiri
09.10.2020

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