À la rencontre des sportives

CLÉMENCE GRIMAL PRÊTE POUR LE GRAND SAUT EN CORÉE

Mejdaline Mhiri
30.03.2018

Clémence Grimal a vécu le parcours relativement classique d’une sportive douée, enchaînant progressivement sport étude, équipe de France et médailles. Mais ces derniers mois n’ont rien eu d’ordinaire pour la snowboardeuse qui revient d’une grave blessure. C’est à 6 ans que Clémence Grimal découvre le snowboard. Addict, la native d’Auvergne rejoint à 11 ans le club de Chamrousse, qui propose la pratique du snowboard freestyle. Planche au pied, la jeune fille devient une spécialiste du halfpipe, discipline qui consiste à réaliser des sauts et des figures dans un demi-tube aux bords verticaux. Un sport qu’elle vous donnerait (presque) envie d’essayer tant son enthousiasme transporte ses paroles. « J’éprouve la sensation de voler quand je décolle, partage-t-elle. J’ai le souffle coupé. J’ai l’impression d’être au ralenti au-dessus de tout. Rester longtemps en l’air et prendre son temps pour faire des figures, il n’y a rien de plus agréable…C’est beaucoup d’adrénaline ! »

Une championne en puissance

Adolescente, son parcours n’a plus rien de banal. Clémence Grimal rentre en sport étude à 14 ans et rejoint l’équipe de France par la même occasion. Cinq ans plus tard, en 2013, elle décroche le bronze lors de la Coupe du Monde en Finlande. Trois autres médailles en Coupe et Championnat du Monde suivront. Un métal dont elle a fini par se lasser ? « Quand j’ai pris le bronze en 2013, c’était ma première apparition sur la scène internationale donc j’étais très contente, se rappelle la licenciée du club du Lioran.
En mars de l’année dernière, je suis arrivée au Championnat du Monde en Espagne dans de mauvaises dispositions parce que mon corps était fatigué. Donc là encore, c’était super de remporter quelque chose. Bien sûr, tu veux toujours remporter l’or, mais le bronze c’est quand même cool… Et pour la première fois ma famille venait me voir. Comme les compétitions sont souvent aux États-Unis ou en Nouvelle-Zélande, c’est assez compliqué. »
 
Cette saison, l’objectif s’élève encore d’un cran : performer aux Jeux de PyeongChang en février. Pour réaliser une bonne compétition, Clémence Grimal, quasiment 24 ans, pourra compter sur l’expérience de sa 14 ème
place acquise en Russie, en 2014. « J’étais ébahie par tout à Sotchi ! Quand j’étais là-bas, mes jambes étaient en mousse avant la course, je n’avais plus de sensation. Je subissais la pression du monde, des médias autour de moi.
Tellement de choses ont changé depuis…Pendant quatre ans, j’ai pu corriger des détails mais surtout travailler mon mental. Sans négliger bien sûr la préparation physique et technique.
 

Triompher malgré la blessure

Ce qu’elle n’avait pas prévu dans sa préparation est la terrible blessure subie l’été dernier. Blessée sur l’avant du pied, Clémence Grimal est soignée dans l’Hexagone puis repart aux États Unis. Mais au deuxième jour d’entraînement, la sportive fait un malaise et rentre en France pour subir des examens sanguins. La jeune fille est en train de se battre contre une fin de mononucléose.
Mais surtout elle souffre d’insuffisance surrénale. « C’est à dire que mes glandes ne produisent pas assez de cortisol, la cortisone naturelle, explique-t-elle. Du coup on m’a mise sous traitement de cortisone pour compenser. Maintenant que je sais quel est le problème, ça va mieux ! Dans toute cette histoire, j’ai perdu 8 kilos, j’étais faible, nauséeuse et je me demandais si je devenais folle puisque les médecins ne trouvaient pas la cause de tout cela. » D’un naturel rieur et enjoué, Clémence Grimal positive avant de vivre probablement l’un des plus grands défis de sa carrière. « Je suis dans un état très bizarre. J’ai les capacités techniques pour me battre même s’il me manque encore une bonne figure je pense. Et avec tout ce qui m’est arrivé, j’ai perdu beaucoup de temps… Mais je suis déterminée à donner le meilleur de moi-même. »
 
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants. #SportPourEllesFDJ
 

* Traduction FR : by = par

Crédit photographique : Philippe Millereau / KMSP

Mejdaline Mhiri
30.03.2018

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