Chloé Trespeuch : « Ce globe, c’est de l’émotion et une satisfaction vraiment énorme »
Après dix années de quête, Chloé Trespeuch a soulevé ce dimanche le premier globe de cristal de sa carrière. La vice-championne olympique de snowboard cross avait presque validé son graal dès samedi lors de la première manche à Mont-Saint-Anne (Canada).
Les Sportives : Le gros globe est enfin entre vos mains après plusieurs années à le convoiter. Quels sentiments se dégagent ?
Chloé Trespeuch : C’est une émotion immense parce que ca fait très longtemps que le globe de cristal me fait rêver mais aussi douter sur mes capacités à l’avoir. Il me manquait toujours quelque chose, notamment des victoires pour prendre de l’avance au classement et jouer le globe jusqu’au bout. Ce globe, c’est de l’émotion et une satisfaction vraiment énorme. J’ai vu aussi l’émotion de mon staff et les autres athlètes. C’est aussi à travers leur joie et le regard qu’ils ont eu hier que ce globe a de la valeur. Ils ont eu plaisir à partager mes performances tout au long de la saison.
Avant la première manche de samedi, le classement général n’était pas encore jouer. Qu’aviez vous en tête au départ ?
C’était un weekend de grand enjeu c’est sur. J’avais réfléchi à comment je voulais aborder ce weekend et ne pas trop ressentir la pression du globe. Je marche vraiment à la pression et l’enjeu mais, au bout d’un moment, on peut se dire qu’on ne doit pas louper. Et c’est la qu’on part dans une mauvaise dynamique je trouve. Il faut avoir envie de se battre pour la victoire surtout que dans ce sport on peut très vite partir à la faute.
Je voulais prendre tous les risques pour ne rien regretter et jouer la victoire.
Je ne voulais pas calculer combien de points j’avais besoin pour avoir suffisamment d’avance au classement. Je voulais juste jouer la gagne. C’était d’ailleurs mon double objectif de saison : jouer la gagne. Ce que je n’avais pas fait beaucoup dans ma carrière. Agressive et combative. Et c’est ce que j’ai réussi à faire samedi, je n’ai pas ridé pour le globe mais pour la victoire du jour. C’est ce qui m’a permis de faire un grand pas vers le globe.
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Dimanche, vous deviez faire un quart de finale pour valider votre victoire du classement général. Avez-vous déjà senti la pression un peu redescendre ?
J’étais hyper focus parce que c’était la dernière la saison. Et forcément la veille, quand j’ai su que je ne devais même pas passer un tour mais juste arriver en bas, et que j’étais sûre de l’avoir, j’étais émue et excitée toute la nuit. Je n’ai pas du tout réussi à dormir. Mais le dimanche j’avais envie de finir en beauté. Je termine quatrième en faisant une grosse erreur stratégique mais tout se joue en une seconde en finale. Forcément c’était une journée très très spéciale.
Au lendemain de ce jour qui va marquer à jamais votre carrière, comment vous sentez-vous ?
C’est vrai qu’il est encore tôt. Hier soir, avec ce moment en équipe qu’on a vécu, la pression est retombée. Le globe de cristal c’est une pression de la première à la dernière course. Tout le monde est impliqué dans cette course. On n’arrive pas à se relâcher. On profitait à chaque bonne performance mais cela restait une étape sur le chemin de l’objectif final. Hier, ça a enfin validé le travail de tout l’hiver. Et ca a commencé à se concrétiser un peu en le voyant passer dans les mains de tout le monde.
Je suis la plus vieille de l’équipe, et je sens que pour les plus jeunes, c’est un rêve de carrière.
Et l’avoir a proximité, ça leur donne aussi envie d’aller au bout de leurs rêves. Là j’ai hâte de le ramener à la maison et de le partager avec la famille.
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Aviez-vous prévu la place nécessaire dans votre valise ?
Non et il est énorme [rire]! Il y a une mallette dure avec pour le transporter. Il va falloir que je négocie un bagage plus !
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