Premier concours féminin de vol à ski, Joséphine Pagnier parmi les pionnières
Pour la première fois de l’histoire, un concours de vol à ski féminin à eu lieu. Dimanche, c’est sur le tremplin de Vikersund (Norvège) qu’Ema Klinec s’est imposée. Elle a portée le record du monde à 226 m. Joséphine Pagnier a pris la 15e place, établissant un nouveau record français à 156 mètres.
10 h 02, le 19 mars, Yuki Ito est la première à s’élancer sur le tremplin de vol à ski de Vikersund. Des frissons parcourent chaque personne présente. L’histoire est en marche. La Japonaise saute 200,5 m et explose de joie dans l’aire d’arrivée. Soit 50 cm de plus que l’ancien record du monde de Daniela Iraschko-Stolz datant de 2003. Mais la veille, à l’entraînement, Alexandria Loutitt s’est posée à 222 m. Une performance impensable il y a encore quelques années.
Les sauts au-delà des 200 m se sont enchaînés lors des deux manches pour les meilleures. Ema Klinec, la plus à l’aise lors des entraînements, s’est envolée à 226 m. Plus personne ne l’atteindra lors du deuxième passage. La gagnante du jour était émue au micro de la Fédération internationale de ski (FIS) : « Je suis vraiment contente d’avoir battu ce record du monde et d’être restée calme sur la fin de mon vol. Je n’ai pas les mots. » La seule Française engagée, Joséphine Pagnier, a réalisé deux sauts à 156 m et 155 m. Elle termine 15e et dernière, un peu déçue. « J’aurais aimé sauter plus loin mais aujourd’hui c’est compliqué pour moi de le faire. »
Vol à ski : une évolution pas à pas
« Quand on voit les sauts qui ont été réalisés, on se demande pourquoi on n’y a pas été avant. » Joséphine Pagnier n’est pas la seule à le penser. En deux jours, les records nationaux de sept des huit pays ayant des représentantes ont été battus. La Canadienne Alexandria Loutitt a même dépassé la marque de 224 m de son compatriote Mackenzie Boyd-Clowes. Avec ses 225 m, elle a pleinement prouvé que les filles ont le niveau nécessaire pour le vol à ski. L’annonce l’an dernier de la compétition a fait sortir de sa retraite Maren Lundby qui se battait pour ça depuis plus de dix ans. « J’espère qu’on sera plus dès l’année prochaine », confie Joséphine Pagnier.
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Les 15 meilleures au départ
« Je suis vraiment fière de faire partie des pionnières. » Le sourire illumine le visage de la Doubiste, comme celui de ses quatorze compagnes d’aventure. « Je n’avais pas l’impression d’être en compétition. Notre objectif était juste de se faire plaisir et d’essayer de sauter le plus loin possible. Il y avait une chouette ambiance et on a passé deux super journées ! » Joséphine Pagnier a en effet eu une chance que toutes n’ont pas eu, en participant à ce premier concours de vol à ski féminin.
Pour la première fois les filles ont participé au Raw Air, une compétition d’une semaine en Norvège. Contrairement aux garçons, qui peuvent tous s’aligner sur le vol à ski, les filles devaient figurer dans les 15 premières du classement du Raw Air pour y prendre part. « Ça m’a beaucoup stressée sur les sauts. J’ai toujours rêvé de le faire depuis que je suis toute petite. » Mais avant de s’élancer pour le premier entraînement sur le plus grand tremplin du monde, la Française ne ressentait plus que de « l’excitation. Ce sera que du bonus ! » Il faut savoir qu’il est interdit de s’entraîner sur un tremplin de vol à ski, hommes et femmes confondus. Les filles devront donc attendre un an avant de pouvoir s’envoler. « J’ai déjà envie de revenir ! » Et pourquoi pas rêver aux 253,5 m de Stefan Kraft, recordman du monde.
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