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Saut à la perche : le parcours atypique de la Loirétaine Bérénice Petit

Les Sportives Centre-Val de Loire
22.01.2024

La Loirétaine Bérénice Petit, 25 ans, est fan de saut à la perche depuis les années collège. Elle a pourtant mis du temps avant de se présenter au sautoir. Une arrivée tardive pour un parcours pour le moins atypique. Nous l’avons retrouvée dans les Hautes-Alpes sur la première étape du Perche Elite Tour, compétition spécifiquement dédiée à sa discipline favorite.

La musique résonne au centre sportif du Dévoluy, sur Univers Perche. En bout de piste, Bérénice Petit, la perchiste de l’ECO CJF. Elle a passé sans encombre la barre des 4,30m, son record personnel. Son objectif de 4,40m, elle sait qu’elle l’a dans les jambes, mais manque toujours ce petit truc… Lors de son 2e essai, elle e a frôlé la barre, qui est finalement tombée. Pourtant tout le monde y croyait. Pour le 3e et dernier, le public pousse, encourage, mais ce ne sera pas encore pour cette fois. Sourire aux lèvres malgré tout, elle remercie les juges et encourage les athlètes encore en lice.

 

« Le Perche Elite Tour, c’est un peu notre rendez-vous, à tous », explique Bérénice Petit. « C’est là que notre petit monde peut se retrouver, garçons et filles, tous niveaux confondus ».  Ils sont 7 du pôle espoir régional à avoir fait le déplacement dans les Hautes-Alpes avec leur entraîneure Agnès Livebardon, une pointure en la matière. Elle suit Bérénice presque depuis ses débuts : « Elle progresse petit à petit, mais elle a 5 ans de retard sur les filles de son âge. »

Entre saut à la perche, lancer de poids et épreuves combinées

Entendons-nous bien, ce retard n’est pas dû aux capacités de l’athlète. C’est tout simplement qu’elle s’est lancée assez tard. Bérénice Petit a toujours fait beaucoup de sport, basket, danse, natation, gymnastique. Elle découvre l’athlétisme et le saut à la perche au collège. « J’ai tout de suite adoré, j’aimais bien faire des trucs impressionnants. Comme au lycée, il n’y en avait plus, j’ai décidé de m’inscrire en club, chez moi à Pithiviers. »

Là, elle pratique simultanément perche et lancer de poids. « J’ai été systématiquement sélectionnée pour les championnats de France au poids. Je faisais ça parce que j’étais bonne, pas forcément parce que j’aimais. » A 15 ans, ses aptitudes vont la diriger vers les épreuves combinées. Repérée par les cadres du pôle espoir d’Orléans, elle est préparée pour le pentathlon et l’heptathlon. La perche est alors reléguée au second rang, en dépit de ses préférences.  

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Une blessure salutaire ?

Après une subluxation de la rotule et des mois d’arrêt, la jeune fille annonce sa volonté de changer. Elle se lance alors officiellement dans le saut à la perche à l’ECO CJF avec Damien Gouvéia. L’arrivée d’Agnès Livebardon dans le Loiret va accélérer les choses : « Au début elle m’a vue sauter un peu « à la bourrin », mes sauts étaient parfois bizarres, mais je kiffais ». Avec ses deux entraîneurs, elle progresse très vite et participe à ses premiers championnats de France.

Bérénice Petit à l’écoute d’Agnès Liverbardon sur Univers Perche. Crédit : Ch. Chapiotin

Enfin, elle décolle. Aujourd’hui coach sportive, elle continue à s’entraîner, 2h par jour, 6 fois par semaine. « Je sais qu’il n’y a pas d’âge pour commencer. J’ai pris mon mal en patience et je fais maintenant partie des meilleures françaises. »

Vice-championne de France espoir, Bérénice Petit a aussi été championne de France Open cet été. Sa plus grande fierté ? Un podium avec le maillot de l’équipe de France sur les épaules. En août dernier, elle est devenue vice-championne du monde universitaire en Chine (événement décalé en raison du confinement).

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Bérénice Petit ou rêve olympique

Avec un record personnel à 4,30m, elle pense aux Jeux olympiques. « Je sais que mon parcours se fait petit à petit. J’espère qu’il va se finir dans le plus grand rêve, les Jeux Olympiques. Je vais tout tenter pour 2024. Les minimas sont à 4,73m, pas atteignables pour moi mais c’est possible autrement. Il faut être dans les 3 meilleures Françaises. Je sais que si j’arrive à reproduire en compétition ce que je fais à l’entraînement je peux monter la barre et y arriver. »

Reste quelques mois pour gagner le précieux sésame. Face à elle, des filles comme Margot Chevrier, championne de France en titre, ou Ninon Chapelle, détentrice du record national (4,75m). La jeune femme n’est pas une inconnue dans la région puisqu’elle a débuté à Bourges. 

Pour la petite histoire, c’est elle qui a remporté la première étape du Perche Elite tour avec une barre à 4,50. La chasse au billet olympique est ouverte, la saison ne fait que commencer.

 

 

Les Sportives Centre-Val de Loire
22.01.2024

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