À la rencontre des sportives

Méline Nocandy : « Quand on est au sommet, il faut apprendre à descendre pour remonter »

Claire Smagghe
10.10.2023

Éloignée des terrains depuis un an pour une blessure au genou, Méline Nocandy fait partie de la liste des dix-huit sélectionnées par Olivier Krumbholz pour entamer la phase de qualifications vers l’Euro 2024. Rencontrée lors du stage de préparation à Dunkerque, l’explosive demi-centre vit son retour avec philosophie pour ne pas brûler les étapes vers les Jeux olympiques de Paris 2024. 

Les Sportives : Comment vous sentez-vous après une saison quasi blanche ?

Méline Nocandy : Je suis très contente de retrouver l’équipe, le staff comme les joueuses. J’ai appris à connaitre d’autres personnes parce que l’équipe n’est plus la même. Je suis très contente de retrouver certaines personnes, comme Laura Glauser. C’est ma nouvelle « roomi1en référence à « roomate », colocataire de chambre. ». Et pour moi c’est une récompense parce que ça fait un an jour pour jour depuis ma blessure. Il reste encore beaucoup de travail, mais c’est passé quand même vite.

Ce retour en club et en équipe de France doit faire du bien…

Oui, ça donne l’impression de ne pas travailler pour rien. Il y a eu des moments plus compliqués que d’autres car cela reste une opération. Mais quand tu reviens et qu’on te porte un peu d’intérêt, tu te dis que ce n’est pas pour rien.

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En vue des Jeux de Paris, est-ce que c’était important d’être dans le collectif dès les tours préliminaires qualificatifs pour l’Euro 2024 ?

C’était important mais avant de penser aux Jeux, je pense à tout ce qu’il y a avant et à toutes les compétitions. Je ne sais pas si c’est ma blessure qui me rend comme ça. Les Jeux c’est très proche pour les gens qui ne jouent pas au handball, mais pour nous les sportives c’est encore hyper loin. Il peut encore se passer plein de choses. J’ai envie de prendre chaque moment comme si c’était le dernier.

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Comment vit le groupe avec toutes ces échéances à venir ? 

En 2019, quand je suis arrivée, les Jeux étaient un an après. Tout le monde ne pensait qu’aux Jeux. On avait l’impression qu’il n’y avait que ça qui existait. Et on s’est pris une raclée à Kumamoto au Japon et ça m’a traumatisée. J’ai tout de suite pensé que plein de personnes auraient aimé être à notre place, et nous on avait un peu banalisé la chose. Alors que là, on n’en parle pas trop, on essaye vraiment de se concentrer sur l’équipe de France pour arriver le mieux possible aux échéances. C’est une expérience qu’on a vécu et que l’on ne veut pas reproduire.

Quand on est au sommet, il faut apprendre à descendre pour remonter. On ne peut pas rester sur la montagne, sinon on aurait trop froid [rires]. En ce sens, j’aime bien cette mentalité portée par Olivier et par le staff.

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Comment abordez-vous ce premier match qualificatif pour l’Euro 2024 face à l’Italie ?

C’est vraiment comme une étape. Ce match est important. On ne connait pas l’Italie mais dans tous les cas, on veut représenter l’équipe de France. On le prend comme un match super important. Cela fait trois mois que notre équipe ne s’est pas réunie. C’est vraiment prendre toutes les opportunités pour progresser. On ne se voit pas tous les jours comme en club.

Notes

  • 1
    en référence à « roomate », colocataire de chambre.
Claire Smagghe
10.10.2023

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