À la rencontre des sportives

Justine Crousy Théode : « C’est extraordinaire de participer à un mondial élite dans le pays du hockey sur glace »

Claire Smagghe
10.04.2023

L’équipe de France de hockey sur glace a débuté son Mondial à Brampton (Canada) ce mercredi, le deuxième de son histoire. Après deux défaites face à la Finlande puis à la Hongrie, les Bleues auront fort à faire pour se maintenir à ce niveau de compétition. On fait le point avec Justine Crousy Théode, la troisième et plus jeune gardienne du groupe qui vit les rencontres depuis les tribunes.

Les Sportives : C’est le deuxième mondial de hockey sur glace de l’histoire des Bleues. C’est extraordinaire et surement un peu frustrant pour vous de rester dans les gradins…

Justine Crousy Théode : Je suis troisième gardienne, donc je vis les matchs depuis les tribunes. Je suis la plus jeune de gardienne, je dois faire ma place petit à petit. Et puis il y a Caro (Caroline Lambert, ndlr) qui a annoncé sa retraite. J’adore pouvoir voir ce que c’est l’élite, j’aurais vécu une bonne expérience même si je ne suis pas sur le banc.  On est contente de toutes être là. C’est extraordinaire de participer à un mondial élite dans le pays du hockey, on essaye de profiter au maximum.

Vous avez encaissé un 14-1 face à la Finlande pour votre entrée dans la compétition, une nette défaite face à la troisième nation mondiale. Comment se ressaisit-on après une défaite sur un tel score ?

La Finlande est une grande nation du hockey sur glace. Elle ne devrait pas être dans ce groupe B mais plutôt dans le groupe A1Le groupe A regroupe les meilleures nations mondiales, puis les autres nations sont placées dans le groupe B.. On s’est battues. C’était un hockey rapide. En fait, tout va plus vite avec la Finlande. On ne s’attendait pas à une victoire, mais on ne peut pas en encaisser autant non plus. On prend ça comme une opportunité de jouer l’élite mondiale. Ce n’était que la deuxième fois que l’on joue à ce niveau. On est une équipe jeune, on prend de l’expérience. Mais il y a eu une baisse de moral, c’est vrai. On s’est parlées et on s’est dit qu’il fallait vite passer à autre chose avant la Hongrie, et tout donner. 

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À 1 h vendredi matin heure française, vous avez affronté la Hongrie (9e au classement IIHF) que vous aviez battu en février dernier. Ce match s’est soldé sur une deuxième défaite (4-2). Quelle analyse faites-vous du match ?

C’était frustrant. Sur le premier tiers, on prend 2-0. Et on prend un troisième but dans le deuxième tiers. Dans le troisième, on s’est dit qu’on n’avait plus le choix. On est revenues à 3-2. Malheureusement, on a été lourdement pénalisée par l’arbitre. On se retrouve à 4 contre 5 pendant cinq minutes. On n’a pas réussi à tenir la pénalité et on en prend un quatrième. Et à trois minutes de la fin, c’est compliqué de revenir. On a tout essayé, on a même sorti la gardienne mais ça n’a pas suffit.

Dans quel état d’esprit se trouve le groupe ?

On n’a plus le choix. Certains ont retrouvé leur famille. J’espère que ça va permettre de respirer avant les prochains matchs et de reprendre de plus belle. 

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Que faudrait-il mettre en place pour les deux derniers matchs de cette poule B pour ne pas redescendre en D1A ?

Il va falloir être présentes tout de suite, dès le début du match. Il va falloir mettre de l’intensité et de la vie dans le groupe, même sur le banc. Il faudrait se donner à fond sur chaque palet. Les Allemandes sont fortes, elles ont battu la Suède 6-2, sachant que la Suède est une bonne nation de hockey. La Suède est une équipe jeune qui se reconstruit, comme nous. Les Allemandes ont plus de gabarit et d’expérience que nous. 

Gardienne de but des Phénix de Reims, vous êtes la seule femme à jouer avec des hommes à ce niveau en France dans un sport collectif. Pourquoi avoir fait ce choix, plutôt que d’intégrer une équipe féminine en France ou à l’étranger comme la plupart des filles de l’équipe de France ?

Je ne suis plus la seule. Il y a Margaux Mameri qui est revenue en France en cours d’année et qui fait quelques matchs à Viry avec les hommes. Quand on est joueuse, on ne peut pas jouer avec les hommes à cause du physique. Mais quand on est gardienne, on n’a pas de contact physique donc on a le droit. Je préfère jouer avec les hommes. C’est un jeu plus rapide. J’aime aussi la vie de groupe avec les hommes. 

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Notes

  • 1
    Le groupe A regroupe les meilleures nations mondiales, puis les autres nations sont placées dans le groupe B.
Claire Smagghe
10.04.2023

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