À la rencontre des sportives

Hilary Honorine ou la passion de la lutte

"Je manque de mental"

Aurélie Bresson
27.05.2019

A seulement 22 ans, Hilary Honorine a déjà vu du pays et accumulé une certaine expérience. Native de la Réunion, arrivée en Haute Savoie à huit ans, la jeune femme s’est essayée à différentes disciplines avant d’adopter définitivement la lutte à douze ans. Très vite, Hilary Honorine est repérée, intègre le pôle Espoir de Font Remeu dans les Pyrénées-Orientales, avant de rejoindre le pôle France de Clermont-Ferrand. La Réunionnaise grimpe alors sur les podiums pour défendre un sport qu’elle adore. « La lutte demande beaucoup de rapidité. On peut attaquer aux jambes et tenter plusieurs prises. J’ai une bonne explosivité et je suis assez rapide, je peux surprendre pas mal de filles. Pour être bonne, il faut aussi analyser, établir une tactique et anticiper. C’est vraiment très complet » s’enthousiasme-t-elle.

La sportive d’1m60, qui combat dans la catégorie des -53 kilos, décroche des médailles d’or dans les catégories jeunes et une seconde place européenne. Une lutteuse-née qui ne rechigne pas devant les exigences induites par sa discipline comme la maîtrise de son poids. « Une semaine avant les compétitions, je pèse généralement 1,5 kilos de trop. Alors j’arrête de m’hydrater, je transpire beaucoup et je ne mange pas le soir. Ce n’est jamais facile de s’endormir avec le ventre vide, surtout quant on a pratiqué toute la journée mais quant on y pense, la pesée c’est déjà le début du combat. »

 

Passer un cap

Pour devenir une grande championne, la licenciée du Cluses Olympic connaît son point faible. « C’est clairement mon mental. A l’entraînement, je n’ai aucune pression et je fais de belles choses. Mais sur les compétitions, le stress me bloque. Je ne montre pas tout mon potentiel. Alors qu’il faudrait arriver comme une guerrière, je doute. »

Hilary Honorine travaille dur pour passer ce cap. L’été dernier, elle était aux Etats-Unis à l’occasion du stage de préparation financé par la Française des Jeux dans le cadre du projet Performances pour Elles. Elle s’y est confrontée aux meilleures combattantes internationales en compagnie de cinq autres Françaises. « Il y avait plus de 80 lutteuses de grande qualité comme des Japonaises ou des Ukrainiennes. Le programme de travail des Américaines est très intéressant et avoir des adversaires aux techniques différentes est inspirant. C’était un stage exceptionnel.»

En septembre dernier, Hilary Honorine a rejoint l’INSEP pour poursuivre sa formation, continuer ses études dans les relations humaines et tenter de se qualifier pour les Jeux de Tokyo en 2020.

 

* Traduction FR : by = par

Copyright photo : FFLDA

 

Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage
les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive
« j’aimerais changer les mentalités
et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
#SportPourEllesFDJ

 

Aurélie Bresson
27.05.2019

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