À la rencontre des sportives

Emma Lunatti, le quatre de couple féminin nourrit de grands espoirs pour Tokyo

Constance Vignaud
24.05.2021

À 22 ans, Emma Lunatti s’est qualifiée pour ses premiers Jeux olympiques en aviron avec le quatre de couple féminin. D’abord passée par le biathlon, cette fan de la glisse rêve d’or avec ses trois compatriotes. Rencontre.

La Grenobloise commence l’aviron à douze ans, en même temps que le biathlon. Elle décide d’abandonner l’eau pour se consacrer au ski et à la carabine durant quelques années. Il y a quatre ans, elle choisit de revenir à l’aviron. Elle y connaît une ascension fulgurante en seulement quelques années et peut désormais rêver en japonais.

L’art de la glisse

Avant de ramer pour l’Aviron Grenoblois, Emma Lunatti courrait sous les couleurs du Comité du Dauphiné au niveau national en biathlon de 2013 à 2016. Année lors de laquelle la native de Saint-Martin-d’Hères a été nommée remplaçante pour les Jeux olympiques de la jeunesse de Lillehammer. Non titularisée pour la compétition, la biathlète décide d’arrêter ce sport et retrouve l’aviron. La Dauphinoise rejoint le club local à 17 ans « pour dépanner, parce qu’il manquait une fille ». Aujourd’hui, elle se trouve plus épanouie dans l’aviron, « sport à sensations » qu’elle avait pratiqué, plus jeune, avec son frère et sa sœur. À l’Aviron Grenoblois où se côtoient de jeunes rameur·euse·s et des membres de l’équipe de France, le cadre est propice à la réussite. Et son expérience dans le biathlon est un atout majeur.

Crédit photo : FFA

« Je sais que j’arrive à ressentir certaines choses en aviron grâce au sens que j’ai développé en biathlon. »

Qualifiée dès 2018 en équipe de France U23 pour le huit, la rameuse du Pôle France qui s’entraîne à l’INSEP monte très vite en puissance. « Quand je regarde mon parcours et que  je me dis qu’aujourd’hui je vais aux Jeux, je me dis que ça a été rapide. »

La jeunesse en première ligne

Aux côtés de ses trois compatriotes, Violaine Aernoudts, Margaux Bailleul et Marie Jacquet, l’étudiante à l’École de management de Grenoble complète le quatre de couple féminin le plus jeune pour Tokyo. Une équipe âgée de 21 à 27 ans, qui se projetait davantage sur Paris 2024 avant de réaliser l’exploit. Habituée à ramer en bateau long (NDLR quatre ou plus), elle sait qu’il faut toujours « essayer de relativiser et d’être toujours positive » quand les caractères sont complètement différents et que chacune a sa propre vision des choses. Au fur et à mesure de la saison, la configuration du bateau a changé à de nombreuses reprises en fonction des quatre meilleures du moment. La pratique en collectif apporte un plus. 

« Il y a cette envie d’avancer ensemble. Pour moi dans un bateau, chacune a un poste, une responsabilité, et quand ça fusionne c’est vraiment quelque chose d’émotionnellement très fort. » 

Le bateau qualifié, constitué il y a seulement quelques semaines, a de quoi s’améliorer d’ici fin juillet. « Quand on voit ce qu’on a réussi à faire en un mois et demi, il faut se dire que pour les Jeux, si on travaille bien, ça peut faire quelque chose de chouette. On a rien à perdre, on ne va rien s’interdire. »

Propos recueillis par Constance Vignaud

Crédit photo : François Xavier, kiné de l’équipe de France

Constance Vignaud
24.05.2021

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