Emma Lunatti a intégré le comité de direction de la Fédération française d'aviron
À la rencontre des sportives

Emma Lunatti est élue au comité directeur de la Fédération française d’aviron

Emeline Odi
07.04.2022

Emma Lunatti a été élue fin mars au comité directeur de la Fédération française d’aviron (FFA). Aux côtés du rameur Hugo Burey, la jeune grenobloise aura à cœur de porter la voix des autres athlètes de la discipline.

Les Sportives : Félicitations, Emma Lunatti, pour votre élection à la FFA ! Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris la nouvelle ? 

Emma Lunatti : J’étais très contente ! Je pense que c’est un rôle intéressant en tant que sportive pour avoir un rôle à jouer et un impact dans la Fédération.

Comment l’élection s’est-elle déroulée ? Aviez-vous déposé votre candidature ou avez-vous été nominée ? 

Depuis cette année, il est obligatoire d’avoir des athlètes au comité directeur d’une fédération. C’est quelque chose de nouveau. À la fédération d’aviron il n’y avait pas ça, on n’avait pas d’athlètes au comité directeur. C’est l’une des personnes du comité directeur qui m’a contactée et m’a proposé de me présenter. Au début, j’ai un peu hésité, mais au final j’ai fini par accepter et j’ai déposé ma candidature.

En tant que membre du comité directeur, quelles seront vos missions ?

On a de grosses réunions quatre ou cinq fois par an, qui sont étalées de 9h à 18h pour que l’on puisse voir tous les sujets qui touchent à la fédération. Je vais pouvoir être votante, ce qui veut dire que je vais pouvoir avoir un impact sur certaines décisions et faire passer certaines choses. Pour ce poste, on est un athlète homme et une athlète femme. Chez les hommes, c’est Hugo Burey (un rameur français, NDLR). On était assez contents d’avoir ce rôle-là, parce que les athlètes pourront avoir une parole lors de ces réunions. Avant, ce n’était pas possible. On ne peut pas se mettre à la place des athlètes et savoir ce qu’ils peuvent vivre dans leur quotidien. Ça nous tient à cœur d’avoir ce petit rôle à jouer ! 

Cela veut dire qu’avant, les athlètes n’avaient pas leur mot à dire sur les décisions prises ?

Ce n’est pas forcément un mot à dire. En fait, au comité directeur de l’aviron il y a des personnes qui ont fait de l’aviron et il y en a qui n’en n’ont jamais fait. Ils ne connaissent pas forcément les compétitions et ce que l’on vit au quotidien. On s’est aussi dit qu’avoir des voix d’athlètes dans ce genre de réunion permet de faire passer certains messages et de faire comprendre ce que l’on vit. On veut que les décisions soient plus adéquates.

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Est-ce que cela faisait un moment que vous songiez à prendre de telles responsabilités ?

Non, pas du tout, je ne savais pas que cela existait pour les athlètes vu que c’était nouveau. J’en avais un peu entendu parler via mon club parce que mon entraîneur (Alain Wache, NDLR) fait partie du comité directeur. C’est surtout les postes un peu politiques, de communication et d’interaction, qui m’ont intéressée. Ceux où il y a de l’échange. 

La loi visant à démocratiser le sport en France à été promulguée en mars dernier. Elle instaure une parité dans les instances nationales sportives dès 2024. Quel regard portez-vous sur cette avancée législative ? 

Je pense qu’il n’y a pas forcément besoin qu’il y ait plus de femmes à la direction. Selon moi, si une femme correspond plus à ce poste-là, pour moi elle a sa place à ce poste. Si jamais quelqu’un d’autre, un homme, a plus de compétences pour avoir ce poste-là, et bien que l’homme le fasse. Après, qu’il y ait cette parité je trouve ça très intéressant, les points de vue et les façons de faire les choses sont différents.

Vous avez eu une saison incroyable : premiers Jeux olympiques l’été dernier, médaillée d’argent en Coupe du monde d’aviron à Zagreb, et maintenant membre au comité directeur… Quel est votre prochain objectif ?

D’abord la saison qui arrive. Je veux faire des perf’, en individuel, meilleures que l’année dernière. Progresser petit à petit. Et bien évidemment, comme 100 % des athlètes, l’autre objectif c’est Paris 2024. On va dire que là on a deux petites années pour repartir à fond, enchaîner les entraînements et essayer de chercher la plus belle des médailles dans quelques années !

Crédit photo : Eric Marie – FF Aviron

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Emeline Odi
07.04.2022

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