En 10 ans, la pratique féminine en glof perd du terrain avec -1 % de joueuses. C’est face à ce constat qu’Aude Bredel, pratiquante et passionnée de golf, a lancée GolfHER pour promouvoir les femmes dans le monde du golf à tous les niveaux. Elle s’est lancée dans l’entreprenariat, accompagnée par le programme Les Sprinteuses de Willa. Aujourd’hui, GolfHER est sa mission de cœur.
Les Sportives : Êtes-vous vous-même sportive ?
Aude Bredel : Je suis sportive depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé le sport lors d’une initiation d’équitation lorsque j’avais 5 ans. Tous les sports que j’ai pu entreprendre, équitation, athlétisme, boxe anglaise et golf, je les ai exercés en championnat. Les meilleurs souvenirs d’enfance et de camaraderie que j’ai sont dans les disciplines où la représentativité féminine était plus présente. Lorsque j’ai commencé le golf à l’âge de 7 ans, j’étais la seule fille de mon groupe. J’ai appris à jouer comme un garçon. C’est quelque chose que vous intégrez très facilement, il faut s’adapter ou partir. Comme j’adorais ce spor,t je me suis adaptée. Je sur-jouais en permanence, pour talonner les garçons. J’ai toutefois trouvé un équilibre bien plus tard dans ma pratique, c’est à dire jouer avec mes moyens, alignée avec moi-même. Aujourd’hui, la performance dans mon jeu n’est plus un Saint-Graal, bien au contraire. J’assume de vouloir jouer au golf pour parler avec mes ami·e·s, rigoler, ne pas chercher à taper fort, ne plus chercher la performance pure. Ce système est omniprésent dans la filière golf, où la représentativité féminine dans les postes à responsabilité est maigre. J’ai travaillé dur et j’ai évolué dans les métiers du golf pendant 13 ans. Je voulais être directrice de golf, je me suis donc spécialisée dans des métiers opérationnels essentiels dans la gestion d’un club. J’ai été enseignante de golf, administratrice de tournois, fitteuse de clubs, gestionnaire de boutique golf, adjointe de direction, je me suis formée également aux côtés des meilleurs gestionnaires de structure golfique en Écosse et en Angleterre (CMAE). J’ai été directrice de golf, mais il me manquait quelque chose pour contribuer au développement de notre sport.
Pouvez-vous nous présenter votre projet entrepreneurial ?
GolfHER est une entreprise qui a pour mission de promouvoir les femmes dans le monde du golf. Avec GolfHER, j’ai la volonté de créer un écosystème qui œuvre en faveur des femmes, aussi bien sportivement que professionnellement.
« Nous allons aussi renforcer la notion d’appartenance des femmes dans le golf, leur permettre de gagner en confiance, d’avoir le choix et d’oser. »
En novembre 2021, nous avons lancé une communauté en ligne pour toutes les femmes qui souhaitent intégrer l’univers du golf féminin, accessible gratuitement sur golfher.fr. On y retrouve des groupes de discussion, un réseau de joueuses de tout niveau de toute la France, des articles exclusifs sur le golf féminin et d’autres services. Cette année, je vais lancer un réseau de partenaires (golfs, enseignants, fournisseurs) qui proposeront des services GolfHER favorables aux femmes. J’accompagne ces parties prenantes vers un plan de féminisation clef en main.
Les joueuses qui souhaiteront accéder à ces services packegés au meilleur tarif et pensé pour elles pourront souscrire un abonnement annuel de 89 €. GolfHER va également accompagner une joueuse professionnelle dans le cadre de notre programme Kickstart’HER. Un ensemble de partenaires et donateurs se regroupent pour lui proposer une aide afin de percer sur la scène golfique. Ce programme aide une joueuse mais la réussite est collective, tout le monde à un rôle à jouer dans ce sens. Le dernier jalon que nous poserons sera la création d’un réseau networking avec des formations afin que les femmes de l’industrie du golf puissent accéder à des postes à responsabilités plus facilement.
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À travers votre projet, quel message souhaitez-vous faire passer ?
Repenser l’écosystème du golf en faveur des femmes va permettre de mettre en avant de nouvelles valeurs, de nouvelles pratiques. En 10 ans, la pratique féminine perd du terrain avec -1 % de joueuses. Depuis la crise de 2008, le golf souffre partout dans le monde et perd de plus en plus de pratiquant·e·s. De plus, nous retrouvons en moyenne 12 % de femmes dans les gouvernances des organisations professionnelles golfiques.
Aujourd’hui, GolfHER souhaite porter un message qui fait d’ailleurs écho dans la sphère sportive en général. Ce qui est observable c’est que les sports dominés par les hommes souffrent des même maux qui empêchent un développement concret de la pratique féminine, qui empêche le développement du sport. En portant une nouvelle vision du golf au féminin, nous allons répondre aux besoins des femmes qui se sont senties empêchées d’y accéder et/ou qui y ont renoncé pour des raisons que nous connaissons aujourd’hui. Nous allons aussi renforcer la notion d’appartenance des femmes dans le golf, leur permettre de gagner en confiance, d’avoir le choix et d’oser.
Propos recueillis par Aurélie Bresson
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