Dossier

Le Tour de France Femmes à l’assaut du Tourmalet et de l’Aspin

Constance Vignaud
28.07.2023

Après les Vosges l’année dernière, les coureuses du Tour de France Femmes vont s’attaquer à deux mythes des Pyrénées. Pour la première fois, elles graviront les pentes de l’Aspin et du Tourmalet. 

Ce samedi après-midi, à 16 h 15, les cyclistes du Tour de France Femmes s’élanceront de Lannemezan pour une étape qui pourrait entrer dans l’histoire. Sur un format sprint de 89,8 km, elles vont devoir digérer plus de 2300 m de dénivelé positif. La seule étape de montagne de cette édition 2023 promet du spectacle. Mais après six étapes où le rythme n’a jamais faibli, l’Aspin et le Tourmalet risquent de créer des écarts impressionnants. Le premier n’a jamais été escaladé dans une course cycliste féminine, alors que pour le dernier, sa dernière apparition remonte à 2000…

Un terrible enchaînement

Le Col d’Aspin sera le plat servi aux coureuses qui devraient se retrouver au pied aux alentours de 17 h 30. En 35-40 minutes, pour les plus rapides, elles auront avalé les 12 km à 6,5 % de moyenne. Si les hostilités sont lancées dès ce col de première catégorie, les plus en difficulté auront sûrement du mal à rallier l’arrivée dans les délais. La descente de douze kilomètres vers Sainte-Marie-de-Campan permettra de reprendre des forces avant l’infernal dessert qui attend les coureuses.

Il n’y aura pas un mètre de plat entre la fin de la descente et le début de l’ascension du col du Tourmalet du Tour de France Femmes. Vers 18 h 20 les filles en tête de course s’élanceront dans une montée de presque une heure où les 17 km à 7,5 % de moyenne vont paraître très longs. Mais plus que la longueur et la difficulté de l’ascension, c’est l’altitude qui pourra faire des dégâts. Le sommet de ce Tour de France Femmes 2023 culmine à 2110 m. 

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Tant attendus

Bien qu’elles savent que l’étape va être dure, que certaines pourront s’approcher de la victoire finale alors que d’autres pourront tout y perdre, les coureuses attendaient avec impatience de franchir ces cols mythiques du Tour de France. « Je suis super contente, déclarait Juliette Labous. La Planche des Belles Filles l’an dernier c’était déjà mythique, mais là on est sur un autre stade. Ce sont des cols des Pyrénées, on est vraiment en altitude. »

La quatrième de l’édition 2022 mesure la différence avec les Vosges. Le Tour prend de la hauteur cette année en leur faisant passer la barre des 2000 m, où l’air se raréfie, alors que l’an passé il s’était achevé à seulement 1140 m. Sa compatriote Évita Muzic espère que le Tourmalet attirera plus de monde pour les encourager. « Je pense que ça va faire du bien au cyclisme féminin. Les gens connaissait peut-être pas forcément La Planche des Belles Filles, même si maintenant les garçons y vont souvent. Mais là le Tourmalet, ça cause à tout le monde. »

Dans les pas des hommes

En 2022, les coureuses ont gravit les sommets des Vosges pour leur premier nouveau Tour de France Femmes. En 1905, c’est le premier massif auquel s’est attaqué le peloton masculin. Cinq ans plus tard ils avaient pris la direction des Pyrénées pour une traversée intégrale en… deux étapes. Entre Luchon et Bayonne ils avaient franchi le col de Peyresourde, d’Aspin, du Tourmalet et de l’Aubisque. Si les filles ne gravissent que l’Aspin et le Tourmalet dans cette édition 2023 du Tour de France Femmes, certaines auront peut-être en tête les mots du vainqueur de l’édition, Octave Lapize, tout aussi mythiques que ces cols : « Vous êtes des assassins ! Oui des assassins ! » L’organisation s’était mise à dos quelques coureurs suite à cette étape. Il faut dire que l’état de la route et des vélos n’était pas le même… 

Si ASO (Amaury Sport Organisation), organisateur du Tour de France Femmes, continue de suivre les pas de ses aînés, ce sont les Alpes qui seront visées dans les années à venir. Les hommes y sont allés dès 1911, l’année suivant les Pyrénées. Un choix qui ne déplairait pas à Évita Muzic. « C’est vraiment cool d’avoir des cols mythiques. Et j’espère que bientôt on aura aussi l’Alpe d’Huez ! »

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Constance Vignaud
28.07.2023

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