Trail : L’UTMJ, la course casse-pattes qui grimpe en Franche-Comté

Depuis 2020 et sa première édition, l’UTMJ (Ultra trail des montagnes du Jura) continue d’attirer chaque année de nombreux coureurs sur ses trois jours d’épreuves. Un succès qui lui confère un rôle de vitrine pour la Franche-Comté et ses paysages.

Difficile de partager des initiales similaires à l’UTMB, la plus grande course sur le territoire français, mais l’UTMJ fait son trou et sa renommée continue de grandir dans le monde du trail. Pour qualifier sa course de 175km et 7000m de D+, deux mots reviennent régulièrement : casse-pattes. Une expression venue symboliser les conséquences de la moyenne montagne sur les jambes des nombreux coureurs et coureuses. À l’inverse des courses alpines, dont les cols ne sont pas nombreux mais les ascensions fortes, le Jura offre des reliefs aux altitudes limitées mais dont les variations de rythmes rendent la course exténuante.

[⭐️🦊 FINISHER – UTMJ / Renarde 2023 🦊⭐️] • 2ème ex aequo🥈 La moyenne à 5min22sec au kil’ pour 74 bornes et 2800 m D+… J’en suis content 😋 J’ai bien fait gaff à l’entorse tout le long 😇 J’étais en mode « Pense à la diag’ – Pense à la diag’ – Pense à la diag’… ».. pic.twitter.com/fnLshxqkuq

— Casquette Verte (@casquetteverte) September 30, 2023

Des valeurs locales

Les montagnes du Jura ont bien été mises en valeur par l’UTMJ

Plus de 4000 personnes (un record) se sont rassemblées du 29 septembre au 1er octobre sur l’un des formats proposés : 10, 20, 40, 75, 110, 175km ou sur la course kids, attribuant une vocation familiale à cet évènement. Contrairement à certains trails devenus internationaux, l’UTMJ attire une population plus locale avec les nombreux membres des clubs de Besançon, Dole, Pontarlier, Lons-le-Saunier ou encore des hauteurs du Jura. Symbole de cette proximité géographique, de nombreux voisins suisses passent la frontière.

Parmi eux, Johan Fernandez, double lauréat de l’épreuve en 2021 et 2022, ou la vainqueur de l’épreuve reine 2023, Kerstin Dusch. L’an dernier, une pénalité en raison d’une erreur de parcours avait ruiné ses chances. Cette fois, elle n’a pas laissé passer l’occasion. « C’était dur car j’aime bien les montagnes mais j’ai plutôt l’habitude de courir moins et de monter plus, avoue-t-elle après avoir franchi la ligne d’arrivée. Ici, il y a beaucoup de montées et descentes, on court beaucoup plus, je ne suis pas habituée et là j’arrive très fatiguée. » Une fatigue rapidement oubliée après qu’elle ait reçu sa récompense, la traditionnelle sonnaille, cette cloche attachée au cou des vaches et typique de la région.

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Sur quel chemin se dirige l’UTMJ ?

Eric Picot, directeur de l’UTMJ

Habituellement peu gâtée par la météo, cette édition se sera déroulée sous le soleil et des températures déconcertantes pour la période. La course s’est déjà imposée comme le plus grand évènement de trail de la chaine de montagne jurassienne alors qu’il ne s’agit que de sa 4^ème édition.

Au coeur de la Franche-Comté où les trails sont légion (ce week-end avait lieu au même moment le Trail des 2 Salines et la course de la passerelle), l’UTMJ devient une publicité pour la région et ses reliefs. Il est un des rares évènements sur trois jours, qui proposent notamment des tables rondes, ateliers, conférences et concerts. Si certaines épreuves comme le Trail des Forts de Besançon rassemble pour le moment davantage de coureurs, la dynamique actuelle pourrait changer la donne. Dans les années à venir, l’UTMJ gardera-t-il cet aspect local, ou sera-t-il amené à attirer les meilleurs athlètes au monde, quitte à devenir un évènement plus standardisé ?

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Crédits photos : UTMJ