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Trail : Coup d’arrêt pour Camille Bruyas

Johan Beausergent
25.05.2023

Alors qu’elle devait s’élancer sur le 43km de la Volvic Volcanic Expérience 2023 en tant que marraine de l’évènement, Camille Bruyas n’a finalement pas pris le départ de la course. En cause, la détection d’une endofibrose de l’artère iliaque externe qui lui fait ressentir une douleur à l’effort sur la cuisse gauche. Elle se fera opérer dans les semaines à venir, et la carrière de la seconde de l’UTMB 2021 va être mise en stand-by quelques mois. Malgré ça, elle garde le sourire aux lèvres et a accepté de répondre à quelques questions.

Les Sportives : Est-ce que l’opération était inévitable ?

Camille Bruyas : Elle n’est pas inévitable pour quelqu’un qui souhaite adapter sa pratique. Si j’étais en fin de carrière, je pourrais vivre avec cela, mais j’aspire à d’autres choses, je suis plutôt au début de ma carrière. Lorsque l’on veut performer et qu’on veut prendre soin de soin, courir avec une douleur n’est pas dans mes valeurs. Le choix de l’opération est venu assez vite, comme la seule solution. Soit on accepte de vivre avec, soit on avance. Et j’ai choisi d’avancer.

Avez-vous déjà un planning ou des objectifs de reprise après l’opération ?

Non. Honnêtement, je vais profiter de cette période pour me poser. Des pauses en carrière, on n’en a pas des milliards. Je ne sais pas trop encore comment la reprise va se faire, donc je ne prévois rien pour la fin d’année.

Est-ce que c’est une période qui va permettre de développer la pratique du yoga ?

Peut être [rires]. Je vais avoir le temps de réfléchir sur plein de projets que j’ai mis en stand-by, dont le yoga. Forcément, je vais avancer là-dessus et cela va probablement m’aider psychologiquement et physiquement.

Ces dernières années, vous disiez pouvoir progresser sur l’aspect mental.

C’est surtout que je n’ai pas pris le temps de me pencher sur cette partie-là, où de nombreuses personnes sont déjà dedans. Ce n’est pas un domaine que j’avais exploré car je n’en avais pas le besoin. J’apprends beaucoup par l’expérience, les blessures… 

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Camille Bruyas en discussion avec François D'Haene lors de la Volvic Volcano Expérience @Johan Beausergent

Camille Bruyas en discussion avec François D’Haene lors de la Volvic Volcanic Experience. @Johan Beausergent

Vous avez une pratique professionnelle basée sur le plaisir. Vous vouliez faire la Western States, c’est fait. Est-ce qu’il y a une autre course qui vous tente particulièrement ?

Je rêve de faire la Hardrock dans le Colorado. C’est un ticket dur à avoir, car uniquement sur tirage au sort. J’espère être chanceuse.

De votre point de vue de kinésithérapeute, le trail se développe beaucoup ces dernières années. Est-ce que l’on ne minimise par le rôle sur le corps et le muscle de ce sport ?

C’est vrai que c’est un sport nouveau. Les gens sont très peu encadrés, ils sont tous seuls de leur côté. En tant que kiné, ça fait des années que l’on a beaucoup de pathologies liées à la course à pied, notamment à cause de la gestion du stress mécanique. C’est aussi un sport qui va vers le « toujours plus ». Quand on a fait un 20km, on a envie d’aller sur le 30, le 40 car on sait que derrière il y a le 60, 70, 100. Mais ce n’est pas forcément adapté à tous. On n’a pas tous la même histoire sportive depuis qu’on est enfant. C’est un sport accessible, mais il faut apprendre.

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Est-ce que la vie en van vous manque ? 

Oui ! Grave ! [Rires] Là je me rends compte qu’avec la blessure, j’aspire à beaucoup plus de liberté car je me rends compte que le sport de haut niveau ce n’est pas toujours simple. Quelque chose va se planifier assez prochainement !

Johan Beausergent
25.05.2023

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