C’est une première dans l’histoire de l’ultimate : l’équipe de France senior mixte est devenue championne d’Europe cet été. Une victoire symbole qui met en avant l’un des rares sports pratiqués en mixité. C’est aussi une belle récompense pour tous les pratiquants désireux de promouvoir les valeurs de la discipline. Ils sont d’ailleurs nombreux en Centre-Val de Loire. Petit tour d’horizon.
C’est une grande première dans l’histoire de l’ultimate. L’équipe de France senior mixte a décroché le titre européen cet été. C’était le 22 juillet dernier à Limerick, en Irlande, au terme d’une finale remportée 15-7 face à l’Italie. Parmi les Bleus, de nombreux représentants du Centre-Val de Loire, dont Coralie Fouquet, 24 ans, et Simon Ruelle, 22 ans.
« Sur la dernière passe, le dernier point, c’est beaucoup d’émotion, un ouragan de folie. À la fin du match, j’ai fondu en larmes et me suis agenouillée sur le terrain. » Lorsque Coralie Fourquet évoque cette victoire historique, elle est encore dans l’euphorie du moment, consécration de nombreuses années de travail. Même chose pour Simon Ruelle, qui parle lui d’un grand relâchement après plusieurs échecs. « Même s’il y a eu des moments difficiles, nous avons gagné avec la manière, une fin de tournoi exceptionnelle. »
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L’ultimate, nouveau cas d’école
Tous deux ont intégré l’équipe de France très jeunes, après avoir été repérés à l’école. Coralie en sait long sur le sujet, elle a travaillé dessus pendant ses études. « Depuis maintenant une dizaine d’années, le système scolaire est très efficace. Pratiquement tous ceux qui sont au plus haut niveau sont issus de là. » Nos deux champions font partie de cette fameuse « génération 2000 », formée dans les cours de récréation. Scolarisée à Beaugency, Coralie a rejoint l’équipe de France dès ses 13 ans. Simon est passé par la section sportive avant d’intégrer le club de Mer. Il a ensuite rejoint l’ASPTT Blois pour jouer avec l’équipe des Freez’go, où il a côtoyé Coralie. Première sélection nationale à 17 ans, il a décroché le titre européen pour sa première année senior.
Ce titre européen n’a pas fait les gros titres des journaux : l’ultimate est encore un sport sous médiatisé. Malgré tout, le nombre de pratiquants augmente, plus de 5000 licenciés actuellement. Il devait y en avoir une quarantaine, à peine, quand Grégory Verzeaux, l’actuel président des Fly Disc’R d’Orléans, s’est lancé. « J’avais 10 ans, j’en ai 47, je vous laisse faire le calcul », plaisante-t-il. Il a participé aux tout premiers championnats du monde, il y a maintenant une trentaine d’années. À l’époque, la catégorie mixte n’existait pas. « Il y avait une compétition féminine et une compétition open avec garçons et filles. On en était encore aux balbutiements. »
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La part belle à la mixité
Depuis, la catégorie mixte a été officialisée. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de ce sport, avec l’auto-arbitrage. La pratique en mixité séduit et attire de nombreux pratiquants. Ce n’est pas Emilie Nedellec qui dira le contraire. Elle a découvert le sport via une vidéo sur internet il y a une dizaine d’années et s’est rapprochée du club d’Orléans. Elle ne l’a plus jamais quitté. « Tout m’a attiré ici, j’adhère complètement à l’ambiance et à l’état d’esprit du sport et du club. »
Le club du Loiret est un peu le champion de la mixité. « Il y a souvent eu du 50-50 ici et ce n’est pas par obligation. Certains clubs se sentent obligés de faire ça, ici ce n’est pas le cas » souligne Grégory. « C’est pour ça que ça fonctionne d’ailleurs », renchérit Emilie. Certes à l’automne, c’est le maillot de l’équipe de France féminine qu’elle portera lors des championnats d’Europe Masters, mais c’est parce qu’il y a un titre à défendre.
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Promouvoir l’ultimate et ses valeurs
Les mêmes termes reviennent dans la bouche des uns et des autres lorsque l’on évoque la mixité dans l’ultimate : entraide, solidarité, complémentarité. L’ultimate, seul sport en auto arbitrage, véhicule de nombreuses valeurs que chacun à son niveau veut mettre en avant.
Grégory a longtemps officié au sein de la Fédération française de flying disc. Il a même participé à la commission pour entrer dans le programme olympique, sans succès pour l’instant. Il continue son travail au sein de son club, avec Emilie et les autres joueurs.
Coralie est enseignante en EPS, Simon est éducateur. Pas trop de souci pour ce dernier qui est au contact d’un jeune public sans préjugés. La tâche s’avère un peu plus compliquée parfois avec les ados pour Coralie. Cela dit, vous pouvez lui faire confiance, elle saura faire passer le message, quitte à prendre le disc en main.
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