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La pratique sportive pendant le confinement, une mutation plus qu’une révolution

Aurélie Bresson
02.06.2020

Que cela soit pour s’évader, s’occuper, ou s’entretenir, les françaises et les français ont fortement bousculés leur pratique sportive pendant le confinement. Enfermement, invasion de joggeurs dans les rues ou encore pénurie de matériel sportif : est-ce que les adeptes du sport ont pratiqué davantage ? Le sport dans l’après-confinement reprendra-t-il comme avant ou sera-t-il marqué par les changements opérés au plus fort de la pandémie ? L’étude Ifop pour Fitness Magazine, réalisée quelques jours à peine après le déconfinement apporte certains éléments de réponses. 

Assurément, le confinement n’aura pas été pour tous la parenthèse romantique et hors du temps dé-peinte par certains : tout le monde n’a pas arrêté de travailler, tout le monde ne s’est pas ennuyé… et tout le monde n’a pas chamboulé son quotidien avec de nouveaux loisirs. Cela vaut notamment pour la pratique sportive ! En matière de sport, pas de révolution, mais de nouvelles tendances appelées à se développer, comme le suivi de cours en ligne ou le changement de partenaire au sein du cadre familial. 

 

Sport et confinement : une mutation plus qu’une révolution

Si, en moyenne, les Français font autant de sport aujourd’hui comme hier, le confinement a pu donner l’impression d’une plus large diffusion de sa pratique parce qu’il est devenu plus visible. Car en effet, les sportifs ont été poussés à se rendre tous au même moment dans les rares endroits où il était possible pour eux de se dépenser, en témoigne l’exemple emblématique des joggers à Paris. Ainsi, parmi les Français pratiquant une activité sportive, la moitié (46%) est allée s’exercer en extérieur pendant le confinement. Cet appétit pour le grand air apparaît par ailleurs plus fort chez les hommes (52%), les plus âgés (52% des 65 ans et plus) ainsi que… chez les habitants de logements d’une surface de plus de 150 m².

S’ils sont devenus plus visibles dans le paysage, les sportifs l’ont aussi été en raison de nouvelles pratiques : un quart d’entre eux (24%) s’est ainsi mis aux cours de sport, fitness ou musculation en ligne, sachant qu’il s’agissait d’une nouveauté pour 15% d’entre eux ! Ce phénomène de dématérialisation des cours collectifs s’est notamment intégré au répertoire des sportives (35%, contre 15% chez les hommes), des moins de 35 ans (45%, contre seulement 6% chez les 65 ans et plus) et les personnes confinées dans un logement de 50m2 ou moins (39%).

Si elle a pu faire muter les pratiques sportives des Françaises et Français, la crise du COVID-19 n’aura pas inspiré de révolution en la matière.

 

Et le sport d’après ? On est loin du grand déclic. 

Autre élément qui a concouru à la visibilité des sportifs : le fait que des non-sportifs se soient eux aussi aventurés à l’extérieur, venant ainsi gonfler leurs rangs sans pour autant les rejoindre dans leur pratique. En effet, au cours du confinement, un quart des Français (24%) a utilisé le sport comme prétexte pour sortir pour un autre motif, principalement pour sortir de chez eux/prendre l’air (18%). Le faux prétexte du sport est plus souvent utilisé par les jeunes de -25 ans (32%) et, sans surprise, chez les habitants de petits logements (30% dans 50 m² ou moins) et en région Ile-de-France (29%).

Si elle a pu faire muter les pratiques sportives des Français, la crise du COVID-19 n’aura pas inspiré de révolution en la matière. Le constat est particulièrement flagrant en matière de motivations, les Français faisant aujourd’hui du sport pour sensiblement les mêmes raisons qu’au printemps dernier : rester en bonne santé (pour 75%, -1 point), se défouler (4%, +4), se divertir (29%, -4), mincir (25%, +4) ou se muscler (24%, stable). Plus criant encore : alors que les conditions des vacances d’été demeurent encore très incertaines dans un contexte où le coronavirus continue de circuler, plus de la moitié des sportifs motivent leur pratique par le souhait d’être à leur avantage sur la page (54%), en forme pour les activités physiques de vacances (53%)… et 29% pour être les plus séduisants possibles en vue de rencontres estivales (jusqu’à 64% chez les plus jeunes).
 
 

Enquête menée auprès d’un échantillon de 1 012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 18 Mai 2020. Investigation réalisée et certifiée par la rédaction FLASHS. 

 

Aurélie Bresson
02.06.2020

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