Certaines joueuses de l'équipe de France de football se mettent en retrait avant la coupe du monde
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Crise au sein de l’équipe de France de football : Renard, Diani et Katoto prennent le large

Johan Beausergent
24.02.2023

À quelques mois de la Coupe du monde féminine de football qui débutera le 20 juillet 2023, cette journée du 24 février est digne d’un séisme pour l’équipe de France, dont plusieurs cadres viennent d’annoncer leur prise de distance – non pas pour des raisons physiques, mais bien de management et de valeurs.

C’est la crise au sein de l’équipe de France de football ! La journée mouvementée a commencé dans la matinée avec une première annonce de Wendy Renard, capitaine emblématique du groupe France et représentante du maillot bleu à 142 reprises. La défenseuse centrale a décidé de « ne plus accepter le système actuel », au risque de rater la plus grande compétition internationale à laquelle une joueuse peut prendre part, la Coupe du monde en Australie et Nouvelle-Zélande.

Une crise qui gangrène au sein de l’équipe de France

En fin d’après-midi, deux nouvelles joueuses majeures ont annoncé suivre leur coéquipière : Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, toutes deux attaquantes au PSG, qui ont annoncé leur décision à travers un message sur leur compte Twitter respectif. Si Wendy Renard restait vague dans les motifs de sa mise en retrait, ses deux coéquipières se sont montrées un poil plus direct. Sans citer de nom, toutes deux ont fait part de leur envie de continuer sous la tunique bleue, mais que sans des « profonds changements nécessaires », elles préfèrent se concentrer sur leur « carrière en club ».  Est-ce le début d’un putsch au sein de l’équipe de France, ou un mouvement isolé ? Cette affaire n’a probablement pas fini d‘évoluer.

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Une prolongation de contrat mal acceptée

Naturellement, ces allégations laissent penser que la sélectionneuse Corinne Diacre est visée. Lorsque le 2 août 2022, la FFF annonçait avoir prolongé le contrat de la sélectionneuse jusqu’en 2024, l’incompréhension était forte. Premièrement en raison des résultats qui n’ont guère progressé ses dernières années pour l’équipe de France sous le mandat de la sélectionneuse, avec l’absence de titre majeur et de résultats face aux grandes équipes mondiales. 

De plus, plusieurs choix de la sélectionneuse sont difficilement passés auprès du groupe. En 2019, elle n’intégra pas à son groupe Marie-Antoinette Katoto, pourtant meilleure buteuse du championnat de France. Certaines prises de bec avec des cadres de l’équipe avaient également été médiatisées, comme celle avec la gardienne Sarah Bouhaddi (149 sélections). Cette dernière avait notamment annoncé que « La France ne gagnerait pas l’Euro si Corinne Diacre restait en poste ». Autre cas, Amandine Henry, un des plus beaux palmarès français et ancienne capitaine des Bleues, écarté de l’équipe nationale sans trop d’explication. Suite à cette décision, la joueuse avait eu des mots peu glorifiants sur la sélectionneuse des Bleues, expliquant potentiellement sa non-sélection durant les années qui ont suivies, malgré d’excellentes performances en club.

Dans ce marasme, comment expliquer cette fameuse prolongation de contrat ? Une relation particulière avec le président de la fédération française Noel Le Graët, dont les prérogatives lui ont permis de prolonger seul le contrat de l’ancienne entraineuse du Clermont Foot. Après les récents scandales dans lequel le président est empêtré, la place de Corinne Diacre est-elle en danger avec cette nouvelle crise au sein de l’équipe de France ? Possible…

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Crédit photo :  Équipe de France de football

Johan Beausergent
24.02.2023

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