Sophia Bouderbane
À la rencontre des sportives

Sophia Bouderbane « c’est le karaté qui m’a choisi »

Mejdaline Mhiri
21.08.2018

« Le karaté est un art martial, ce n’est pas seulement un sport, décrète Sophia Bouderbane. Il véhicule des valeurs comme la rigueur ou le respect que j’aime appliquer dans ma vie. » Emmenée par son frère et sa soeur sur les tatamis dès ses trois ans, celle qui n’est encore qu’une enfant impressionne les entraîneurs par son sérieux. « Normalement, on commence un peu plus tard le karaté. Moi, j’ai débuté la compétition à neuf ans. Ce n’est pas moi qui ait choisi ce sport mais c’est plutôt le karaté qui m’a choisi ! » (rires) La Varoise, licenciée à Marseille, décroche alors sa première médaille et devient championne de France poussine.

Brillante sur les tatamis et dans les salles de classe

« C’est aussi grâce au karaté que j’ai évolué et que je suis devenue la personne que je suis. Le sérieux et la discipline m’ont servi dans mes études ». Son parcours scolaire confirme son penchant pour la rigueur. En 2012, l’adolescente décroche le prix national de l’Éducation[1], tout en devenant championne d’Europe junior. Aujourd’hui étudiante dans le domaine du génie industriel, la karatéka accumule les podiums, comme en atteste sa quinzaine de titres de championne de France et sa médaille de bronze décrochée en mai dernier par équipe.

Pour autant, les périodes de galère, de doute, ont aussi fait partie de son parcours. Une opération à la hanche en juin 2016 l’écarte des dojos durant une année. Mais quand Sophia revient, elle est plus motivée que jamais. Malgré sa saison blanche, elle remporte une compétition Première League, l’une des plus relevées au niveau international. « Depuis toute petite, j’ai toujours été très déterminée, explique celle qui combat en moins de 50 kilos. Je fais toujours les choses à fond. Je tire beaucoup de force de ma famille. Elle me suit partout et est même venue jusqu’en Malaisie pour me soutenir. Ce sont des moments exceptionnels à vivre. »

Le Japon a de très bonnes athlètes mais dans le karaté, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain.

Objectif Tokyo 2020

Sophia BouderbaneSon été, Sophia Bouderbane le passe à se préparer physiquement pour la saison et les défis qui s’annoncent. Le nouveau statut olympique du karaté bouleverse la donne et attise les convoitises. « Différentes règles sont en train de changer afin que l’attribution des points soit la moins subjective possible lors des combats. L’année dernière a été une saison test avec de nouvelles formules et l’utilisation de la vidéo. Le karaté évolue sur le plan stratégique. Les combats sont de plus en plus serrés, se jouant parfois à un point. »

Les prochains Jeux Olympiques se dérouleront au pays du soleil levant, terre natale de bien des sports de combat, mais pas de trace de complexe chez Sophia. « Selon tes résultats dans les compétitions européennes et mondiales, tu récupères des points pour pouvoir te qualifier aux Jeux. Le Japon a de très bonnes athlètes mais dans le karaté, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Je ne suis pas la numéro 1 française, mais je vais prendre les oppositions les unes après les autres et tenter ma chance. »

Les phases de qualification démarreront en septembre et la karatéka est bien déterminée à faire partie du voyage. Pour cela, Sophia Bouderbane a ajouté une carte à son jeu. « Grâce à mon école d’ingénieur, l’INSA Lyon, je travaille avec un préparateur mental. Cela peut me permettre d’aller encore plus loin. C’est une des facettes du sport de haut niveau qui demande énormément d’attention. Mon opération de la hanche en 2016 n’a pas été simple à gérer sur le plan psychologique. J’étais quelqu’un de très timide, plus jeune, même si j’ai toujours eu assez confiance en moi. Notre premier adversaire c’est nous-même. »
 

 

[1]Créé en 1975, le Prix national de l’Éducation récompense les élèves qui se distinguent par l’excellence de leurs résultats scolaires et leurs performances sportives.

 

 

* Traduction FR : by = par

 

Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive
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Mejdaline Mhiri
21.08.2018

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