À la rencontre des sportives

Qui est Agnès Saint-Gès, présidente du club du Tango Bourges Basket ?

Aurélie Bresson
21.02.2022

Cheffe d’entreprise, mère de famille, amatrice de basket, et présidente du club qui détient l’un des plus beaux palmarès du basket français… Qui est Agnès Saint-Gès, à la tête du club du Tango Bourges Basket ? De sa prise de fonction à la période Covid et à la situation du club durant les confinements, on dresse son bilan professionnel et sportif. Rencontre.

Issue du milieu de la comptabilité, Agnès Saint-Gès s’est lancée en 1997 dans une belle aventure entrepreneuriale avec son mari, dans une société familiale de construction individuelle. Le basket ne faisait pas vraiment partie de sa vie et pourtant, native de Bourges, terre de basket, il faisait déjà partie de son quotidien. « Qui ne connaît pas le basket à Bourges ? », souligne-t-elle. 

Sa rencontre avec ce sport débute alors qu’elle est collégienne. « C’est très atypique. Je venais voir les copains jouer au basket les mercredis après-midi. Je n’avais pas d’affinité particulière, c’était pour voir les copains. C’est lorsque j’ai commencé à rentrer dans le milieu professionnel que j’ai réellement découvert le basket. » En 2013, l’un de ses collaborateurs l’interpelle sur l’importance du club et du soutien des entreprises. C’est le déclic pour elle, qui décide de mettre un premier pied dans la structuration du club du Tango. « Ce collaborateur m’a conseillé de devenir partenaire du Tango Bourges Basket. J’ai donc rapidement adhéré au Bourges Basket Entreprise (BBE) en tant que membre active.»

Cheffe d’entreprise et présidente 

Tout s’est enchainé ensuite en plein bureau, quand le président en place a annoncé sa démission. « Agnès, ça serait bien que tu reprennes la suite », a t-il lancé. Au départ, elle ne cache pas s’être dit : « Je n’aurais pas le temps, ou ce n‘est pas mon rôle. Et puis j’ai dit ok ! » C’est ce qui a tout déclenché.

« On ne vient pas à Bourges pour le maintien, on vient à Bourges pour gagner des titres. »

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Présidente du BBE pendant 8 ans, aux côtés de plus de 18 membres, Agnès Saint-Gès a épaulé Pierre Fosset, alors président du club du Tango Bourges Basket. « Au niveau du BBE, on avait toute la partie logistique d’avant et d’après-match avec l’animation de réseau partenaires. Ce n’était pas aussi structuré que maintenant. Je me suis prise au jeu en matière de temps et d’implication. » En 2017, Pierre Fosset lui propose de réfléchir à la vie du club, à sa structuration, aux recrutements. « Pierre m’a annoncé rapidement son souhait de démissionner et de réfléchir sérieusement à sa succession. Je me suis donc laissé plusieurs mois d’observation et de réflexion, à la seule condition qu’un directeur général ayant de l’expérience dans un club pro soit embauché. »

Définir la ligne directrice

Agnès Saint-Gès prend la présidence du club le 1er juin 2019 et établit rapidement la feuille de route. « Avec le nouveau directeur général, nous avons écrit le projet « Tango 2024 », complet aux niveaux sportif et économique. Pour continuer de rayonner, il fallait augmenter notre budget. C’est là que je me sens rendue compte combien on a un club incroyable avec un palmarès et des ressources exceptionnelles. On s’en rend compte que lorsque l’on sort de nos frontières. À Bourges, c’est une évidence que le club est exceptionnel, mais en dehors de nos frontières on découvre vraiment l’aura de notre équipe. Mais Bourges n’est plus le club n°1 en matière d’équipe. Il faut aussi faire de chaque match un événement. »

« L’intégrité de nos joueuses était la priorité pendant cette crise, avant même l’aspect sportif et économique. »

Un mandat de présidente bousculé par la crise sanitaire

Malheureusement, le contexte sanitaire en 2020 a bouleversé les plans. « On avait 4 000 spectateurs en moyenne avant la COVID-19, avec de très bons résultats de notre équipe. Cette période n’a pas été simple, mais l’intégrité de nos joueuses était la priorité pendant cette crise, avant même l’aspect sportif et économique. Ce fut une année à huis clos, mais on sort en coupe de France en demi-finale face à Montpellier. On a été chamboulé par le bouleversement des compétitions, qui ne se font plus en match-aller mais en bulle sanitaire. Forcément, on s’est retrouvé en dessous de nos objectifs sportifs. »

Au niveau du championnat, le club peut se satisfaire d’une bonne saison. « On s’est retrouvé 1er du championnat avec 20 victoires sur 22. Mais la crise sanitaire a engendré des changements de règles, avec l’organisation d’un Final Four et non plus de play off. Notre équipe n’a pas répondu sportivement. On n’a pas d’excuse, on n’a pas de résultats. On avait l’objectif d’aller chercher un titre qu’on n’a pas eu. C’est la cruauté du sport. Il ne faut pas remettre en question tout le travail fourni par le staff et l’équipe la saison dernière. On repart sur une nouvelle saison avec une équipe quasiment inchangée. Les changements de compétitions nous affectent, on est privé d’EuroLigue basculé en EuroCoupe. Après cet écueil, on se dit qu’il faut qu’on fasse de cette situation une opportunité. »

« Il faut sans cesse s’adapter »

« Il faut rester vigilant en tous points. On a des joueuses qui souhaitent venir au club en loisirs ou qui intègre le centre de formation aussi pour rêver, quelque part. On ne vient pas à Bourges pour le maintien, on vient à Bourges pour gagner des titres, pour faire perdurer le palmarès. La concurrence n’est pas la même qu’il y à 10 ans, donc il faut sans cesse s’adapter. »

Propos recueillis par Aurélie Bresson

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Aurélie Bresson
21.02.2022

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