little miss soccer Rencontre en terre inconnue avec Melina Boetie et Candice Prevost
À la rencontre des sportives

En terrain inconnu avec Mélina Boetti et Candice Prévost

Julien Legalle
01.11.2020

Mélina Boetti et Candice Prévost, deux anciennes joueuses professionnelles à Juvisy et au PSG, se sont lancées le défi de rencontrer les footballeuses du monde entier, celles qui jouent pour le plaisir, pour s’extraire d’un quotidien parfois très difficile ou pour performer.

 

Le projet Little Miss Soccer est née lorsque vous avez vu le documentaire « Footballeuses des Andes » (2006)diffusé sur ARTE en 2014 sur des ouvrières péruviennes qui jouent au foot en tenue traditionnelle à 3850 mètres d’altitude ! Qu’avez-vous ressenti à ce moment ?

Candice Prévost : Le documentaire de Carmen Butta a confirmé ma volonté de parler du foot autrement, loin du traitement médiatique du résultat et de la compétition. J’ai été très émue en voyant ce documentaire sur les Churubamba, une communauté péruvienne de 500 habitants au milieu de la Cordillère des Andes. Je me suis dit que c’était cela le football authentique, le football pur ! Ce plaisir de taper dans le ballon n’importe où et sur n’importe quel terrain. Ensuite, j’ai rencontré Mélina sur le plateau de « Femmes 2 foot »sur Eurosport, une émission hebdomadaire consacrée à la D1 féminine. Lorsqu’elle s’est arrêtée, nous nous sommes dit que dans le cadre de la Coupe du monde en France, nous pouvions démarrer un projet autour de la pratique féminine. On a beaucoup réfléchi sur le concept, les thèmes à aborder, et nous en sommes arrivées à l’idée de voyager et d’aller à la rencontre des femmes du monde entier, avec comme fil rouge, l’émancipation des femmes par le foot.

lina Boetti : C’était le challenge d’une carrière, certaines vont chercher une médaille d’or olympique, nous nous voulions jouer ce match contre ces femmes à 3850 mètres d’altitude !Ce documentaire m’avait également beaucoup émue, parce qu’elles n’ont pas nos conditions et pourtant elles jouent ! En tenue traditionnelle, dans de grandes jupes colorées, avec des gilets de couleur en alpaga, des sandales aux pieds : on ne peut pas dire qu’elles aient l’équipement adéquat mais elles s’amusent ! On s’aperçoit que le foot que l’on a pratiqué, même si parfois ce n’était pas simple, c’était un loisir facile d’accès. Elles, elles doivent créer les conditions pour s’offrir ce plaisir.  Le football est presque un luxe dans leur vie de labeur.

 

Le paradoxe de cette rencontre est qu’au moment où vous fuyez le foot business, vous devez payer pour jouer avec elles !

Candice Prévost : Dès que nous avons décidé de faire ce projet, nous avions évidemment l’idée d’aller à la rencontre des Churubamba. Nous étions au courant des conditions par une amie ex-footballeuse qui avait voulu les rencontrer et par la production d’ARTE. Avec Mélina, nous avons décidé d’aller au bout, de tout montrer, de ne pas mentir sur les conditions d’accès et d’expliquer pourquoi. Nous avons dû payer la communauté, les joueuses et quelques denrées alimentaires. Même si cela peut paraitre étrange de payer pour jouer, il faut savoir que c’est un endroit extrêmement pauvre. En demandant de l’argent, la communauté tente de se sortir de cette situation. D’autant que nous avons mobilisé les joueuses sur leur temps de travail. Elles travaillent tous les jours et là-bas, pas de RTT ou congés payés ! Il était donc logique de compenser cette perte financière. L’argent sert à toute la communauté pour la réfection des maisons, des routes et les besoins quotidiens. On s’est beaucoup posées de questions au départ sur leur motivation, est-ce pour l’argent ou pour le foot ? Une fois sur le terrain, elles étaient très heureuses de jouer, c’était juste un moment magique de sororité. C’était notre Machu Picchu à nous, notre merveille du monde !

Mélina Boetti : Nous ne sommes pas nées sous la même étoile, leurs conditions sont très dures. Notre réalité est incomparable. On se dit que l’on a beaucoup de chance d’être nées en France. Même si nous râlons car nous n’avons pas ceci ou cela, il faut relativiser. C’était cool de jouer à 3850 mètres, mais il faut aussi se dire que c’était super de jouer dans mon petit village d’enfance dans une équipe de garçons. A mon âge, les péruviennes auraient sans doute aimé y jouer, gratuitement et en toute liberté.

 

« Nous sommes allées à la rencontre de l’ONG YUWA, située aux abords du Ranchi, c’est une bulle d’air pour 400 jeunes filles qui, chaque matin, à l’aube, avant d’aller à l’école, arpentent les terrains de foot et s’entraînent dans la joie. »

A chaque pays, vous avez rencontré des ONG, des associations ou des dirigeants. Comment avez-vous travaillé pour réaliser ce projet ?

Candice Prévost : C’est un travail atypique car il s’agit d’un tour du monde par étapes. Il fallait aller vite, tout en visant la complémentarité des sujets. En amont, nous avions fait un gros travail pour définir les orientations et les pays. Nous nous sommes informées sur « Google Alerts » pour réaliser une veille, mais le foot pratiqué par les femmes n’est pas le sujet le plus répandu malgré l’immensité du web ! Nous nous sommes principalement appuyées sur notre réseau foot et les ami.e.s des ami.e.s. Pour les Etats-Unis, j’ai sollicité une ex-coéquipière qui avait joué là-bas. Elle nous a présenté son frère Lenny qui avait des contacts avec une jeune fille qui organise des entraînements de foot dans les favelas de Rio. Bruno Bini, ex-sélectionneur de la France et de la Chine, nous a aidé pour les contacts en Chine. Certains sujets n’étaient pas totalement prévus, je pense à l’Argentine. Au départ, nous devions nous rendre en Colombie mais le calendrier ne correspondait pas. On s’est finalement retrouvées en Argentine. En enquêtant sur place, une fois dans le pays, on glane vite les informations et les contacts. Il fallait juste être réactive !

 

Quelle rencontre vous a le plus marqué ?

Candice Prévost: On a visité 15 pays, certains n’apparaissent pas dans le livre et le documentaire car ils n’étaient pas intéressants à montrer, je pense au Costa Rica et au Canada.  D’autres étaient beaucoup plus parlants. C’est le cas de l’Inde, notre dernier voyage. Naître fille là-bas est une malédiction pour la famille, car au moment du mariage, elle doit verser une dot à la famille du mari. Lorsqu’elles ne sont pas tuées à la naissance, leur vie est un chemin de croix. C’est terrifiant et bouleversant. C’est la zone la plus pauvre que nous ayons vue. Nous étions sidérées de voir qu’en 2019, des femmes et des jeunes filles sont encore considérées de cette façon.Nous avions lu un article sur une équipe féminine indienne de football, qui avait disputé un tournoi international en Espagne, se plaçant à la troisième place. Nous sommes allées à la rencontre de l’ONG YUWA, située aux abords du Ranchi, c’est une bulle d’air pour 400 jeunes filles qui, chaque matin, à l’aube, avant d’aller à l’école, arpentent les terrains de foot et s’entraînent dans la joie. On les voit s’épanouir. Il faudrait multiplier cela partout en Inde. En 2015, l’ONG a ouvert une école, dans laquelle les footballeuses sont scolarisées, elles apprennent l’anglais. Il faut savoir que dans le Jharkhand, rares sont les filles à aller à l’école. En majorité, illettrées, elles sont condamnées aux tâches ménagères et à une existence étriquée de femme au foyer. Dans notre périple, ce sont ces petites filles qui nous ont posé le plus de questions car elles ont une soif d’apprendre et curieuses de l’ailleurs, de la culture des autres pays. Grâce à l’éducation, elles s’affranchissent définitivement de leur statut de ”serviteuse”, et conquièrent leur indépendance. Et puis dès l’âge de 13 ans, elles peuvent devenir éducatrices pour les plus petites. Grâce à cette activité, elles perçoivent une bourse scolaire en guise de salaire. C’est un cercle vertueux dans lequel le football est salvateur.

lina Boetti : Nous avons également été très impressionné par le militantisme des argentines. Dans le pays le plus machiste que nous ayons vu, les footballeuses portent des combats sur le terrain comme dans la société civile pour l’émancipation des femmes. Les footballeuses de Buenos Aires ont par exemple  étaient de toutes les manifestations en faveur de l’avortement légal. Contrairement aux footballeuses françaises dont la parole publique ne se fait pas entendre, sans doute à cause de la pression de l’institution, de voir ces argentines au front de la lutte nous a donné des ailes ! J’avoue que je seraisbien restée un peu plus longtemps à Buenos Aires le poing levé pour les soutenir dans ce combat de chaque instant.

Churubamba au Pérou - little miss soccer Rencontre en terre inconnue avec Melina Boetie et Candice Prevost

Avez-vous trouvé un pays modèle ?

Candice Prévost : Concernant le foot au sens de l’intensité du jeu, ce sont évidemment les Etats-Unis mais j’ai découvert l’organisation du foot au Japon. Les clubs sont à l’intérieur des écoles et le sport occupe une grande place dans le système scolaire. On s’aperçoit que si l’on veut de meilleures performances, il faudrait laisser plus de place au sport à l’école. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas en France, loin de là. On a découvert que le foot était très populaire dans les écoles japonaises. Le niveau des jeunes filles est impressionnant. C’est l’optimisation et l’intelligence de la structure, la rigueur et des valeurs d’éducation, de dévouement, d’humilité et de respect qui nous ont plu. Par exemple, elles saluent le terrain de jeu avant l’entrée, un peu comme dans les sports de combat. Quant au jeu, elles pratiquent un beau foot avec des passes courtes, du jeu en mouvement, une intelligence et une précision dans les déplacements. 

lina Boetti : Pour ma part, je ne suis pas sûr qu’il existe un pays modèle, car il me semble parfois compliquée d’adapter une situation à un autre territoire, à une autre culture. La formule japonaise n’est pas sûr de fonctionner partout. Il y a des bonnes pratiques partout, aux USA ou en Chine, malgré la pression politique.  Il faut répondre à un existant, une situation particulière, quant à la condition des femmes, qui n’est pas toujours là même en fonction du contexte social, sportif et politique.

 

Au-delà du foot, existe-t-il un ou plusieurs points communs entre ces femmes ?

lina Boetti : Oui ! Nous avons pu voir que dans tous les pays, le patriarcat trônait sur les terrains de foot comme dans la rue ; et que chaque femme devait se battre pour acquérir les mêmes droits, les mêmes salaires, etc. Toujours en donnant de la voix, parfois au péril de leur vie.

« La mixité est une exception en Nouvelle-Zélande, c’est un cas à part, c’est une optimisation de la performance, cela concerne peu de joueuses. »

Pendant votre formation footballistique, vous avez joué avec des garçons. Que pensez-vous de l’idée de la Nouvelle – Zélande de faire jouer la meilleure équipe de filles dans un championnat masculin ?

lina Boetti : Effectivement, j’ai joué avec des garçons jusqu’à l’âge de 18 ans. Mais il ne faut pas confondre. En Nouvelle-Zélande, il ne s’agit pas d’une fille isolée qui jouerait avec des garçons dans la même équipe. La « Future Ferns Squad » ne joue que contre des garçons.  C’est une sélection des 24 meilleures jeunes joueuses (entre 16 et 26 ans) qui disputent le championnat masculin U17 de la fédération régionale d’Auckland. C’est une mixité réfléchie mais qui s’inscrit uniquement dans une démarche de haut niveau : faire progresser l’équipe nationale. Ce n’est pas appliqué à toutes les équipes. C’est aussi lié à la complexité géographique et démographique du pays. Il y a peu de joueuses sur un territoire insulaire petit et isolé.

Candice Prévost : La Nouvelle-Zélande est un cas à part, c’est une optimisation de la performance, cela concerne peu de joueuses. Le foot est aussi plus récent là-bas, contrairement à la France. D’ailleurs, je viens de voir qu’en France, la fédération avait augmenté l’âge maximum à 15 ans pour jouer entre garçons et filles. Il faut laisser le choix aux jeunes filles et surtout que ce ne soit pas une mixité imposée, par défaut, car elle est la seule fille au club. Tout le monde se lassera, la jeune fille en premier. Je me souviens de l’équipe jeune de Nantes qui mettait des tôles à toutes les autres équipes de son championnat régional. Ensuite elles ont joué contre les garçons.

 

On connaissait la fonction sociale du foot, mais la Homeless World Cup est peut-être le symbole le plus fort.

Candice Prévost : C’était notre premier sujet dans cette aventure mais cette compétition nous a questionné. Il y a un énorme paradoxe dans la formule « Homeless world cup » avec la situation des joueurs et joueuses. Comme son nom l’indique, c’est une Coupe du monde qui réunit des sans-abris du monde entier, plus 500 joueurs et joueuses venus de cinquante nations. Est-ce une compétition business qui profite de la misère des gens ? Non. En 2017, nous sommes partis à Oslo et nous avons suivi l’équipe du Mexique, championne du monde en titre, chez les garçons et les filles ! Mais la particularité de cette compétition, est que chaque année, de nouveaux joueurs et joueuses sont sélectionnés. Il est interdit de jouer deux fois cette compétition. En rencontrant Mel Young, le fondateur de la compétition, il nous a convaincu. Il dit que les dirigeants de la Fifa nous ont volé notre football. En utilisant le terme Coupe du monde, c’est un pied de nez au business de la FIFA.  Il donne du sens à ses propos car au lieu de faire jouer des millionnaires au foot, il fait jouer des gens vulnérables, des personnes dans le besoin et la misère qui trouvent dans la pratique du football une zone de confort. Il veut leur redonner confiance, les sortir de l’isolement, lutter contre l’exclusion sociale, faire changer le regard des autres sur eux. C’est une jolie fête mais c’est aussi une véritable compétition, avec des athlètes de très bon niveau. D’ailleurs, certaines joueuses de l’équipe mexicaine ont signé des contrats pro à l’issue du tournoi.

 

On voit aussi qu’au-delà de l’émancipation, le foot joue un rôle de prévention des maladies, notamment avec les « Vakhegula Vakhegula » (mamies) en Afrique du Sud.

lina Boetti : J’ai aimé notre périple en Afrique du Sud, voir ces femmes entre 50 et 85 ans, qui ont encore le courage de jouer au foot, de courir, c’était une autre leçon de vie. On retrouve le plaisir simple du foot. Elles nous ont donné de la force, de l’inspiration, l’envie de se battre. C’est un projet qui vise à faire sortir des femmes de l’isolement. Elles ont entre 50 et 85 ans, et une fois à la retraite, une fois les enfants partis du foyer, ou veuves, elles s’isolent. Rebecca Ntanwisi, la fondatrice de cette association, tend à les faire bouger pour améliorer leur capital santé. En effet, à 35 ans, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du côlon. Sa maladie l’a amenée à côtoyer des femmes, qui comme elles, avaient des maladies qui touchaient habituellement des femmes âgées. A partir de là, elle a décidé de promouvoir une vie saine, et de bannir la sédentarisation grâce au foot. Cela a si bien fonctionné qu’elles sont aujourd’hui une institution dans la province du Limpopo, dans le Nord de l’Afrique du Sud.  Désormais, la fondatrice aimerait créer un championnat de province puis un championnat national pour réunir toutes ces footballeuses de plus de 50 ans. Et pourquoi pas une coupe du monde des aînées ? c’est son but ultime !

Pensez-vous encore jouer au foot à cet âge-là ?

Candice Prévost : Pour ma part, je ne pense pas jouer au foot à l’âge de 85 ans ! Malgré tout, c’était super, leur exemple ouvre le champ des possibles,modifie nos préjugés sur les aînées, notre façon de penser. Finalement on peut commencer le foot à 40 ans et jouer jusqu’à sa mort !

lina Boetti : Comme pour la mixité, si l’on créé les bonnes conditions, c’est-à-dire que nos homologues, coéquipières et adversaires, ont le même âge et le même niveau, la même condition physique, il n’y a aucun problème pour jouer aussi longtemps. Le foot est un super sport pour s’entretenir. En Europe, on a des préjugés, on pense que le foot est traumatisant, donc nos aînées pratiquent plutôt le vélo, la marche nordique, on est sans doute conditionnés à penser comme cela. Je vous rassure, il n’y a aucune femme qui joue dur, ou qui tacle ses adversaires à la carotide !

« Nous aimerions également passer à l’action en faisant vivre l’association Little Miss soccer, en faisant des actions concrètes sur le territoire français »

Que souhaitiez-vous montrer avec ce documentaire ?

lina Boetti : La premier message est qu’une fille peut jouer au foot et que cette passion est universelle. Elle implique tout le monde, peu importe son âge, sa nationalité, sa condition sociale. Nous voulions montrer et entendre celle que la médiatisation avait oublié ou ignoré. Le deuxième message est « rassemblons-nous ! » ; essayons de nous réunir pour faire bouger les lignes dans la société, que ce soit au niveau salarial, en terme de considération, d’égalité, de bonnes conditions d’entrainement, de médiatisation. Avec ce documentaire, nous avons voulu toucher le cœur du public, dans l’objectif ensuite de toucher la tête, et de faire progresser les mentalités.

Candice Prévost : Pas mieux !

 

Pour terminer, avez-vous la volonté de prolonger cette aventure ?

Candice Prévost : C’est un sujet sans fin ! Nous pourrions faire ce travail dans d’autres pays ou zones géographiques, par exemple nous ne sommes pas allées au Moyen-Orient. Nous pourrions également retourner dans les mêmes pays en abordant d’autres sujets. Nous imaginons la suite en Europe en lien avec l’organisation de l’Euro 2021. Observer et décortiquer les différents modèles, les différences culturelles au niveau européen. Nous aimerions également passer à l’action en faisant vivre l’association Little Miss soccer, en faisant des actions concrètes sur le territoire français, fédérer autour de nos valeurs et de notre vision, montrer au plus grand nombre notre documentaire et échanger avec le public.

Mélina Boetti : Ce documentaire nous permettait de faire un état des lieux du foot dans le monde, à partir de discours et d’histoires de vies. Après cet état des lieux, place à l’action ! Nous aimerions aider à développer la pratique du foot en France, parfois difficile dans certains territoires. Porter la parole commune, celle dont on a été le haut parleur avec ce documentaire, pour fédérer, faire bouger les lignes, à travers des échanges, des débats, et utiliser ce documentaire aussi commeun outil d’éducation.

 

Propos recueillis par Julien Legalle

Pour voir les 12 épisodes de la Série : https://www.youtube.com/playlist?list=PLD_VuVrJaQa4pkVeNGgtDrROXR1sKR3Sj

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Julien Legalle
01.11.2020

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