Dessin Elise Villeneuve
À la rencontre des sportives

Elise Villeneuve, artiste féministe et sportive

Aurélie Bresson
01.04.2020

Elise Villeneuve, est une artiste bordelaise, du nom d’artiste ELiZE, qui trouve son inspiration dans le sport féminin. Le dessin lui permet d’exprimer ses engagements et ses utopies : celui d’un monde où la beauté n’est ni normée ni figée. Pour elle « le sport est un bon vecteur pour atteindre ce but ». Rencontre.

Cheffe de projet en informatique et artiste sur Bordeaux, Elise Villeneuve mène ces deux activités de front depuis 2016. A 39 bougies, elle est également mère de deux filles et « je suis féministe », affirme-elle spontanément et fièrement.

portrait Elise Villeneuve Sa technique du dessin a débuté par des cours sur des modèles vivants. Et alors qu’elle perfectionnait sa technique, elle découvrit surtout sa vocation. Elise explique : « Le fait que les corps nus peuvent être perçus comme érotiques me dérangeait. Alors, j’ai commencé à dessiner des yogis et des danseuses, qui correspondaient à ma pratique personnelle du sport. Leurs postures et gestes sont très travaillés et esthétiques, c’est idéal pour le dessin. »

D’esquisses en esquisses, Elise prend conscience des gestes, des figures, du corps en mouvement et surtout de son engagement féministe qu’elle souhaite transmettre à travers ses dessins : «  Je souhaite diffuser une image non stéréotypée des femmes. Et dans mon cas, le sport est un bon vecteur pour atteindre ce but. En effet, représenter des femmes sportives donne à voir leur corps de manière différente et valorisante. Elles sont alors actives et pleines d’énergie, et leurs morphologies sont souvent impactées par la pratique intensive. »

Ses esquisses dévoilent ses engagements et ses utopies « celui d’un monde où la beauté n’est ni normée ni figée »

Et puis arrive la coupe du monde féminine de football en France en 2019, Elise se diversifie : « la coupe du monde m’a incité à dessiner les footballeuses. Alors, j’ai constaté qu’elles avaient des gestes très techniques et des morphologies intéressantes. A partir de là, j’ai voulu capter, dans chaque sport, un ou des gestes représentatifs. J’ai commencé par le foot mais j’ai trouvé qu’il est dommage de se limiter à quelques sports médiatisés alors que tant d’autres existent. Aussi, j’ai décidé de montrer tout le panel de sport à notre disposition : escalade, aviron, volley, rugby, boxe, golf, surf etc. Et puis, au-delà des professionnelles, j’ai étendu mes représentations à toutes, pour plus d’inclusion : fillettes (tout se joue très tôt), femmes rondes (contre la grossophobie, et pour une acceptation de tous les corps), handicapées. »

Quant à sa propre pratique sportive Elise en est plutôt modeste : « Je ne suis pas une grande sportive. Je suis plutôt de celles qui finissent la course dernière à l’école. Malgré tout, j’ai toujours pratiqué du sport : de la natation pendant toute mon enfance. Puis, j’ai essayé différents types de danse du hip hop à la danse orientale, et j’ai appris pendant 2 ans le krav maga, que j’ai arrêté lors de ma grossesse au profit du yoga, plus adapté sur cette période. Maintenant encore, je pratique toutes les semaines du yoga et de la zumba. J’aime l’idée d’un sport qui se partage en famille et qui permette les découvertes sensorielles. »

Son travail d’artiste est à découvrir sur son site internet www.pigmentropie.fr Elle est également sur Instagram elize.pigmentropie.

Aurélie Bresson
01.04.2020

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