Coralie Demay Sportive By FDJ
À la rencontre des sportives

Coralie Demay, reçue cinq sur cinq

Mejdaline Mhiri
21.01.2018

Coralie Demay est une besogneuse et une sportive depuis toujours. Un acharnement qui l’a conduit à réaliser un exploit en août dernier lors des championnats de France sur piste dans le Var. Titrée sur l’omnium, la course aux points, le scratch, la poursuite individuelle et par équipe, Coralie Demay s’est adjugée la bagatelle de cinq titres de championne de France ainsi qu’une médaille d’argent durant la compétition. « Je ne m’y attendais pas du tout », réagissait-elle après les courses. « J’ai du mal à réaliser, je ne comprends pas tous ces titres d’un coup alors que j’ai couru après durant des années. »

Une véritable razzia pour la cycliste de 25 ans, arrivée sur la pointe des pieds il y a trois saisons dans la Team FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Retour sur un parcours fait de labeur, d’obstination et de doutes.

L’Afrique, les études et le vélo

C’est au contact de ses cyclistes de frères que Coralie Demay se tourne dès son enfance vers le vélo. Mais le père est militaire et la famille part vivre au Togo. Adolescente, elle ne pédale plus mais pratique le judo, la gymnastique rythmique et sportive (GRS) et surtout, l’équitation. De retour dans l’hexagone, la jeune fille se licencie au Véloce Vannetais et renoue avec la discipline familiale. « Le vélo c’était mon sport, mais je ne me voyais pas en vivre. » A 18 ans, elle intègre pourtant le Pôle Espoir de Lorient. « Cela m’a permis de m’entraîner très sérieusement. Je n’étais qu’avec des garçons donc il fallait s’arracher pour tenir. Cela m’a poussée à être davantage dans la performance. » En parallèle, la jeune fille décroche son baccalauréat puis poursuit ses études dans un IUT de génie chimique. « Après ce diplôme, j’ai mis de côté les études. Ce n’était vraiment pas simple de faire les deux. »

Le cyclisme est un sport très exigeant. Si tu as les jambes mais pas la tête, cela ne va pas marcher…

Une implication totale qui lui permet d’aller au bout de ses efforts et d’intégrer la Team FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Coralie Demay accumule les courses sur route, les classiques de début de saison avec des chemins et des pavés, les Mondiaux au Qatar…Tout y passe pour « prendre du coffre » comme elle le dit. « L’enchaînement des courses sur route m’a permis de gagner en endurance. J’ai pris de la force physique et mentale. Le cyclisme est un sport très exigeant. Si tu as les jambes mais pas la tête, cela ne va pas marcher… »

Reconnaissance et perspectives

Renommée « Cocogold » par son ancien président de club suite à son succès en championnat de France, désignée meilleure sportive de la région Bretagne en 2017, Coralie Demay est davantage connue et reconnue. « Je sens que j’ai encore un peu de mal avec ça », rigole-t-elle. « En Bretagne, il y a souvent des jeunes coureuses qui veulent prendre une photo avec moi. Quand tu as un modèle, c’est plus facile de te lancer et avec l’arrivée de la FDJ dans le monde du cyclisme, on est davantage mise en valeur.  Mais quand tu arrives au haut niveau, tu souhaites vraiment que tes résultats fassent parler de toi. J’avoue que je préfère faire mon truc de mon côté plutôt que d’être au premier plan » sourit-elle timidement.

Désormais, c’est un véritable challenge qui se présente à elle, car comment faire mieux que de remporter au moins cinq médailles la saison prochaine ? « Je vais tenter de défendre mes titres aux prochains championnats de France, mais je ne sais pas encore comment on va s’organiser dans l’équipe entre la route et la piste. Quoi qu’il arrive, je me dis qu’il faut aller chercher des résultats internationaux maintenant. » Et pourquoi pas rêver de Tokyo en 2020 ?

 

Crédit photographique : Thomas Maheux

Mejdaline Mhiri
21.01.2018

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