À la rencontre des sportives

Camille Lecointre et Aloise Retornaz visent la médaille d’or aux Jeux de Tokyo

Mickael Charrondiere
31.05.2021

Camille Lecointre et Aloïse Retornaz sont devenues championnes d’Europe de voile en 470 vendredi 7 mai à Vilamoura au Portugal. Cette compétition n’ayant pas pu être organisée l’année dernière, les Françaises conservent donc leur titre remporté en 2019. Grâce à cette belle performance, les deux athlètes ont fait le plein de confiance à seulement deux mois des Jeux olympiques de Tokyo. Rencontre.

Qu’avez-vous ressenti après ce titre de championne d’Europe ?

Camille Lecointre : C’est une grosse satisfaction. Nous étions très performantes avant une longue période sans compétitions à cause de la crise sanitaire. On n’a fait que des entraînements entre l’été 2020 et le début de cette année. Il y a juste eu quelques épreuves sans pression. Le retour à la compétition s’est effectué au championnat du Monde, en mars, à Vilamoura au Portugal. Nous avons terminé quatrième. Il y avait beaucoup de déception parce que l’on a fait des petits erreurs dans nos prises de décisions lors de la navigation. On avait perdu l’habitude d’être sous pression. Nous avions une revanche à prendre pour les championnats d’Europe. C’est fait de belle manière et cela permet de montrer à nos adversaires qu’il faudra compter sur nous pour les Jeux olympiques.

Comment s’est déroulée cette compétition ? À quel moment avez-vous senti que la compétition allait basculer en votre faveur ?

Camille Lecointre et Aloïse Retornaz sur l’eau, vers le titre de championnes d’Europe. © Joao Costa Ferreira – Osga Photo

Camille Lecointre : La compétition a duré six jours. Les manches se sont déroulées du dimanche 2 au jeudi 6 mai. On a bien commencé en étant en tête à l’issue de la première journée. Le deuxième jour a été plus compliqué parce qu’on a eu du mal à comprendre le système du vent. Nous avons cependant évité les erreurs d’étourderies, c’était l’essentiel. À mi-championnat, la concurrence s’est dessinée. Les Espagnoles étaient dans le coup. Tout a basculé lors de la dernière journée. On sentait poindre un petit peu de fatigue de leur côté. Cela nous a boosté pour aller chercher la première place avant la Medal Race qui a réuni les dix meilleurs équipages. On a retrouvé l’adrénaline et la pression des grandes compétitions. En tête de la course dès le début, nous n’avons rien lâché jusqu’à la fin. La disqualification des Espagnoles pour un départ volé nous a enlevé une belle épine du pied.

Comment se passe votre préparation pour les Jeux olympiques ?

Aloïse Retornaz : Nous revenons d’une semaine de stage d’entraînement en Espagne. C’était le dernier regroupement avec nos adversaires. On va continuer de s’entraîner à Marseille, aux Sables-d’Olonne et à Brest. La préparation technique se fait avec l’équipe de France masculine, l’équipe de France jeunes et un équipage polonais avec lequel on s’entraîne habituellement. On se prépare aussi physiquement grâce à un travail effectué avec Jérémie Rivoal et Jacques Callarec. Le renforcement musculaire est très important parce que la voile est un sport exigeant. Notre bonne condition physique a été un vrai plus lors des championnats d’Europe. Cela renforce l’aspect sécuritaire et vient limiter le risque de blessures. Il ne faut pas négliger l’aspect mental, que l’on travaille avec Émilie Pelosse. Nous sommes sous pression parce que l’on a des objectifs élevés. Comme on évolue en duo, c’est important de bien se connaître, d’installer un mode de communication à bord pour être plus efficace et d’apprendre à gérer notre stress.

Quel est votre objectif pour les Jeux olympiques ?

Aloïse Retornaz : L’objectif est simple, on veut ramener la médaille d’or. En ce qui me concerne, ça sera ma première participation.

Faire les Jeux olympiques est un rêve depuis que j’ai commencé la voile, à l’âge de 7 ans.

J’ai hâte d’y être. Cette période est excitante. L’échéance se rapproche. Il faut garder la tête froide et se préparer sereinement. On ne va pas changer grand chose maintenant. Pour atteindre notre objectif, nous travaillons avec Gildas Philippe, notre entraîneur. Il est constamment avec nous afin d’améliorer notre technique et la tactique. Présent sur l’eau, il nous fait des retours en temps réels.

Propos recueillis par Mickael Charrondière

Mickael Charrondiere
31.05.2021

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