Margot Moschetti, VTT, cyclisme, Transmaurienne, cross country, Les Sportives
À la rencontre des sportives

Au départ de la Transmaurienne, Margot Moschetti milite pour la reconnaissance du VTT marathon

Constance Vignaud
16.07.2023

Margot Moschetti, cycliste française spécialisée dans le VTT marathon déplore le manque de reconnaissance du VTT marathon. Plus particulièrement des féminines, souvent laissées de côté. La Transmaurienne, qui débute ce lundi 17 juillet, fait figure d’exception. Rencontre avec celle qui se lance sur l’épreuve aux 9000 mètres de dénivelé positif.

Le cyclisme est entré dans la vie de Margot Moschetti à l’âge de 12-13 ans. D’abord passée par le cross country dans ses années espoirs et juniors et au début de sa carrière senior, elle a complètement arrêté pour se concentrer exclusivement sur le VTT marathon cette année. Ce lundi 17 juillet, elle prend le départ de la Transmaurienne dans les Alpes, une course trail de 8 jours au cœur de la Haute Maurienne Vanoise. 

 

Les Sportives : L’année dernière vous terminez deuxième de la Transmaurienne, la victoire est votre objectif cette année ?

Margot Moschetti : J’ai déjà fait au moins trois ou quatre Transmauriennes. Je l’ai déjà gagné mais cette année ce n’est pas l’objectif. J’aimerais bien mais un podium ce serait déjà pas mal. Je m’étais préparée pour les championnats de France (où elle a terminée troisième) la semaine dernière donc j’avais mon pic de forme là. En ce moment je me prépare pour les championnats du monde à Glasgow début août où j’aimerais bien faire top 15. Ce sera une bonne semaine de prépa, mais si il y a une bonne place je serais contente !

En 2022, il n’y avait que 10 femmes élites au départ de la Transmaurienne. Où en est-on du développement ?

C’est le problème en VTT marathon. On est un peu noyées dans la masse avec les hommes. On a souvent pas de départ que pour nous. Pour les femmes qui viennent c’est compliqué, elles se font un peu poussées par les hommes, on nous voit pas vraiment.

« On reste des amateurs pour beaucoup. »

Les départs décalés sont-ils envisagés ?

Aux France on s’est battues pour avoir un départ avec une ligne femmes. On a demandé à ce que les femmes élites soient derrière les hommes élites et pas après les masters et amateurs. Sinon on aurait dû batailler pour remonter dans la course. Le femmes ne sont toujours pas reconnues comme les élites hommes. On reste des amateurs pour beaucoup.

Margot Moschetti, VTT, cyclisme, Transmaurienne, cross country, Les Sportives

La cycliste de 28 ans a terminé deuxième de la Transmaurienne 2022. @Transmaurienne

Comment se situe la Transmaurienne par rapport à ça ?

Ils font vraiment un effort. J’ai pas mal d’échanges avec eux et ils écoutent ce qu’on a à dire. L’année dernière ils nous avaient fait un départ que pour nous sur une petite course de cross country. Puis ils essayent de nous mettre en avant dans les premières lignes. C’est un geste qui peut nous convaincre de venir sur une course. Mais le plus compliqué c’est au niveau régional, pourtant il faut quand même des femmes à ces échelons.

Le problème ne vient-il pas de la discipline, assez confidentielle ?

Le marathon n’est pas reconnu à haut niveau chez nous. Pour les Mondiaux par exemple, nous sommes en équipe de France mais la fédération ne prend pas tout en charge. On est avec les autres, ceux du cross country par exemple mais on ne bénéficie pas des mêmes avantages. Leur discipline est olympique et pas la notre. En France on nous dit qu’il n’y a pas de sous pour tout le monde alors qu’en Italie par exemple, les athlètes ne payent pas pour aller en compétition internationale.

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Constance Vignaud
16.07.2023

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