À la rencontre des sportives

Alexandra Tavernier, plus que jamais prête pour les JO de Tokyo

Mejdaline Mhiri
25.05.2021

Malgré un calendrier bouleversé par la crise sanitaire, Alexandra Tavernier a profité de ces derniers mois pour parfaire sa préparation aux Jeux olympiques d’été. La lanceuse de marteau, soutenue par la FDJ, a ainsi battu le record de France lors de son unique sortie hivernale.

Alexandra Tavernier est prête. Archi-prête. Depuis plus d’un an, la lanceuse de marteau s’aguerrit pour les Jeux de Tokyo. L’athlète de 27 ans n’a qu’une seule idée en tête : y briller. « J’ai battu le record de France pour la première fois en 2018 (NDLR un exploit qu’elle a réitéré en février en atteignant les 75,38 mètres). Il me titillait les doigts depuis trois ans. Cela m’a fait basculer dans un autre univers. Je vois les choses différemment. Maintenant, c’est moi que je veux battre. »

Médaillée de bronze aux Mondiaux en 2015, vice-championne d’Europe en 2018, la Haute-Savoyarde semble avoir trouvé le juste équilibre pour performer : une confiance en elle inébranlable et une permanente remise en question. « Au Japon, la plus grosse difficulté va être de me dépasser. Mon pire cauchemar serait de me louper, comme à Doha en 2018 (NDLR elle s’était alors classée sixième des championnats du monde), d’être spectatrice du concours alors que je devrais en être l’actrice principale. Je n’ai plus envie de laisser passer ma chance. »

Cela fait seulement 30 ans que le marteau féminin existe dans les grandes compétitions.

« L’effet Anita Włodarczyk »

Si la pandémie a contraint les compétitions internationales, Alexandra Tavernier a tout de même un aperçu de l’état de ses concurrentes. « On a toutes lancé cet hiver. Les Américaines sont devant au bilan mais cela ne reflète pas le niveau de chacune. Nous sommes sept à prétendre au podium à Tokyo. Depuis 2018, on peut dire qu’il n’y a plus de hiérarchie en lancer de marteau. Il n’y a plus de suprématie polonaise comme avant. »

Ce que l’athlète explique par l’évolution de la pratique féminine. La professionnalisation de la discipline a naturellement rehaussé le niveau général. « Parmi les lanceuses actuelles, nous avons toutes le même âge, à quelques années près. Cela fait seulement 30 ans que le marteau féminin existe dans les grandes compétitions. Depuis une ou deux générations, les filles se sont spécialisées dans le marteau et ne font plus que ça. » L’intensité a constamment augmenté pour les sportives. « Le record du monde est tombé en 2016 et va retomber, affirme-t-elle. Le marteau femme prend un véritable essor. On a plus de meetings internationaux que les autres lancers. Je dirais que c’est l’effet Anita Wlodarczyk (NDLR la Polonaise est la seule femme à avoir lancé à plus de 80 mètres et détient un incroyable palmarès). Elle a ouvert la porte. »

Le manque d’infrastructures en France, un véritable frein ?

Pour autant, l’athlète s’inquiète du faible nombre de lieux de pratique dans l’hexagone. « Actuellement, il n’y a pas un seul endroit, à part l’INSEP (NLDR Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), qui peut accueillir les quatre lancers (NDLR marteau, disque, javelot, poids) homme et femme en même temps. Même si c’est absurde, je fais la comparaison avec le foot. On trouve des terrains dans chaque commune ! Quand on veut faire du haut niveau, on s’en donne les moyens. J’ai une amie qui fait du hockey sur gazon et est confrontée au même problème. En France, si ça continue comme ça, on va faire de moins en moins de sport. Il n’y a rien de pire que de tous et toutes se ressembler. »

Crédit photo : Philippe Millereau / KMSP

Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
Mejdaline Mhiri
25.05.2021

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