Dossier

Pourquoi le sport est important pour les filles, à tous âges

La Redaction
14.11.2018

Le sport au féminin fait beaucoup parler de lui depuis ces dix dernières années. Et c’est une bonne nouvelle pour la société toute entière. D’une part il y a de plus en plus d’athlètes dans les compétitions nationales et internationales, d’autre part la pratique sportive féminine est en forte augmentation. Pourtant, 45% des françaises n’ont pas atteint la durée d’activité physique recommandée par l’OMS contre 19% au Danemark et en Allemagne (soit entre 18 et 64 ans 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue). En d’autres mots, plus de la moitié des femmes ne sont pas assez en mouvement et se coupent d’une énergie nécessaire pour leur santé mais aussi pour leur épanouissement. Car le sport est un fabuleux moyen pour la femme de se dépasser et de se réaliser, en étant une sportive mais bien plus que cela encore.

Le sport comme levier pour tenir la pression
Nous avons devant nous un boulevard pour réinventer nos sociétés. Les hommes ET les femmes. Ces dernières sont désormais prêtes à prendre leur place sans demi-mesure. Mais la pression est telle qu’elles craquent. Il suffit de voir le constat alarmant des burn outnotamment. Cependant, celles qui arrivent à concilier vie professionnelle intense et vie privée ont souvent une chose en commun : elles se dépensent plusieurs fois par semaine. C’est-à-dire 3 à 4 fois par semaines. Elles ont compris que pour être sur tous les fronts et répondre aux injonctions sans pitié de la société, elles doivent écouter leur corps, avant leur mental. En ressentant les bienfaits physiques et psychiques d’une activité physique régulière, elles gagnent en estime d’elles-mêmes, retrouvent une hygiène de vie et par effet de domino s’émancipent et jouent un rôle plus facilement, chacune à leur niveau niveau, en fonction de leurs particularités. Même si elle rencontrent toutes un obstacle majeur : le temps.
Comment dompter le temps
La femme n’est pas la seule concernée par le manque de temps. L’homme, tout autant, est pris dans le tourbillon d’un quotidien sans répit. Seulement il a bien été démontré que la femme est sous l’emprise d’une charge mentale propre à son genre. Et bizarrement, comme elle n’a pas été habituée à s’occuper d’elle-même avant les autres, elle accumule les to do list et s’épuise. Jusqu’à, souvent s’oublier. En prenant du recul, on marche sur la tête ! Comment arriver à s’occuper des autres et du monde, comment innover, créer, organiser, donner, si l’énergie est au plus bas ? Mais l’éducation est passée par là : ne sois pas égoïste, pense aux autres avant de penser à toi. C’est bien tout l’inverse que font celles qui maîtrisent leur quotidien : elles commencent par prendre soin de leurs ressources avant de s’occuper des enfants, du conjoint, de l’alimentation et du travail, des amis… Comment font-elles : elles vont courir quand elles ont un trou dans leur agenda, ou se lèvent plus tôt, courent en poussette, vont nager entre midi et deux heures, imposent un rythme nouveau à leur entourage (mais une demi-heure par jour, est-ce vraiment impossible ?). Bref, elles osent. Et elles ne disent pas « ce n’est pas facile ». Elles n’écoutent pas les mille et une excuses qu’elles peuvent se trouver pour procrastiner.
L’activité physique, une habitude à prendre
Renforcement physique, santé cardiaque, sécrétions d’hormones du bien-être… Les avantages d’une pratique sportive régulière sont multiples. Les médecins le martèlent mais les changements doivent être avant tout impulsés par nous, les femmes. Mais pour l’instant, nous sommes encore trop souvent sous-représentées dans les directions et cela en dit long sur la façon dont nous investissons le monde. Et ce n’est que grâce à des rôles modèles que l’on pourra petit-à-petit se dire : c’est possible, si j’ai envie je peux moi aussi oser et y arriver, persévérer, pour gagner du terrain. A commencer dès l’école. En apprenant aux filles à jouer à égalité avec les garçons, bien sûr dans le respect des différences des corps. Une fois adultes, elles pourront plus facilement s’engager, sans voir de problèmes à prendre leur place, en toute légitimité. Et l’activité physique est un fabuleux moyen d’y parvenir. Il va sans dire que j’exclus bien entendu ici tous les diktats de la société actuelle qui demandent aux femmes d’être toujours plus jeunes ou plus belles. Je parle uniquement de pratique sportive féminine (sans parler de marathons ou de sport extrême) qui favorise santé et bien-être, mais qui peut aussi transcender les frontières et les stéréotypes liés aux genres, enseigner le leadership, l’esprit d’équipe et, finalement, briser les codes.
Le sport ne peut tout résoudre, mais c’est un facteur majeur à prendre au sérieux parmi d’autres, pour se réaliser en tant que femme.

Emmanuelle Jappert

La Redaction
14.11.2018

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