Dossier

Digitalisation des pratiques sportives : le succès du coaching sportif online

La Redaction
14.05.2018

Ces dernières années, la digitalisation de la pratique sportive s’impose avec un objectif simple : faciliter l’accessibilité au sport. Applications, programmes multimédia, vidéos, blogs, objets connectés… toute cette déferlante technologique débarque sur un marché en plein essor, celui du sport numérique. Mais le digital peut-il réellement devenir notre coach sportif et influencer positivement nos habitudes ?

 

Difficile de compter les applications sportives qui sont créées chaque jour : fitness, running, yoga, randonnée, cyclisme, natation… Un coach virtuel nous propose un plan d’entraînement, mesure nos performances, note notre progression et tout cela en direct de notre salon. Notre espace de vie personnel devient alors notre terrain de sport.

 

Démocratisation du sport par le digital

Grâce à l’apparition du digital, le sport se démocratise et devient toujours plus accessible. Mais comment expliquer ce succès ? Selon notre enquête (1), les principales raisons pour avoir recours à une application ou un programme numérique sont variées : la facilité d’utilisation (70%) est la cause première, mais l’on retrouve aussi l’accompagnement (27%), l’efficacité (14%), le prix attrayant et généralement moins élevé qu’une séance de coaching particulier avec un professionnel (9%) et enfin, la notoriété du coach (2%).

Auparavant, le sport pouvait paraître élitiste. Aujourd’hui, sa dimension sociale prend tout son sens. On réinvente une façon de s’entraîner, mais surtout on partage largement ses performances avec son réseau. On n’est plus isolé dans sa pratique sportive individuelle car la motivation est contagieuse.
Le running est probablement le sport dont le digital a le plus bénéficié. Aujourd’hui, 41% des coureurs utilisent les médias sociaux et 22% font partie d’une communauté de runners sur Internet (2). Les marques, elles aussi, ont compris l’enjeu qui s’offre à elles. Nike, par exemple, a lancé les applications Nike+ Run Club et Nike Training Club. Ensemble, elles totalisent plus de cinquante millions d’installations sur Android. Une vraie communauté se crée sur les réseaux sociaux en parallèle. On ne court plus seul mais avec sa « team » que l’on retrouve dans son quartier grâce aux séances proposées par l’appli.

Un besoin de liberté, de bien-être et de sécurité croissant 

Face à ce marché immense, le fondateur de WomenRun, Jean-François Nicolas, a su tirer son épingle du jeu face à ces nouveaux usages en lançant son application. Répondant à un besoin de liberté, de bien-être et de sécurité, WomenRun dépasse ses fonctions premières d’auto-mesure de la performance pendant une course ou une promenade pour assurer la sécurité de l’usager. Son but est de pouvoir informer son entourage en cas de difficultés, malaise ou agression. L’appli ambitionne deux objectifs : permettre de faire du sport en toute sécurité et lutter contre la sédentarité. Aujourd’hui, elle compte plus de dix mille utilisateurs et génère un millier de SMS chaque semaine. Rassurons-nous, seulement 2 à 3% de ces messages sont des alertes de sécurité.

Ainsi, notre rapport au sport est révolutionné par l’émergence de ces nouvelles pratiques numériques et le coaching en ligne fait également partie des formats les plus sollicités. Le fondateur de FizzUp, Julien Lavault, a développé une application de coaching sportif en ligne qui compte déjà plus de 2,5 millions d’utilisateurs et propose des programmes de fitness mixtes. Il justifie le succès de son appli par le simple fait qu’aujourd’hui « les sportifs, débutants ou confirmés, souhaitent effectuer leur séance de sport directement de chez eux, avec le matériel qui se trouve dans le salon de chacun d’entre nous ».
La digitalisation des pratiques sportives s’impose donc dans les mœurs.

70% des personnes pratiquant un sport ne seraient pas prêtes à payer pour une application de coaching.

Des limites sur le plan économique 

Cependant, les limites de cette virtualité peuvent toutefois se faire sentir. Selon notre enquête, 70% des personnes pratiquant un sport ne seraient pas prêtes à payer pour une application de coaching. Toutefois, Julien Lavault affirme que « le prix ne fait pas fuir sa clientèle : il y a une version gratuite et un abonnement de six mois pour 19€ par mois. C’est un prix convenable compte-tenu de la qualité du service. » Le coaching numérique a donc un attrait financier. Un abonnement en salle de sport coûte environ 1.000€ l’année (3), alors qu’avec une application le prix dépasse rarement les 200€. S’offrir les prestations d’un coach offline revient donc cinq fois plus cher qu’un coach online. Mais si le prix vaut le coût, l’humain reste essentiel pour le sportif. Julien Lavault souligne davantage cette faiblesse et avoue qu’il manque « la motivation créée par le contact humain, que l’on ne retrouve pas dans l’application. »
Si tous ces formats numériques arrivent à surpasser cet écueil et à rapprocher la machine de l’être humain, le succès devrait prendre encore plus d’ampleur dans les prochaines années.

(1) : Enquête réalisée par Les Sportives sur un panel de 300 personnes pratiquant du sport, 2018.
(2) : Étude réalisée par Esprit Running, Kantar Media, Uniteam Active, 2014.
(3) : Prix indicatif d’un abonnement d’un an au Club Med Gym.

 

Article réalisé par Marie Gallas 

La Redaction
14.05.2018

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