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Les Internationaux de Strasbourg à l’épreuve du Covid

Claire Smagghe
29.05.2021

À deux pas du Parlement européen, du 22 au 29 juin, 70 joueuses ont foulé la terre battue du Tennis Club de Strasbourg pour ce tournoi WTA 250. Après avoir été le premier tournoi ouvert au public suite au confinement du printemps dernier, l’organisation teste cette année le nouveau protocole sanitaire qui permettra aux autres évènements d’ouvrir au public à partir du 9 juin. Mettant un terme aux compétitions à huis clos.

Le défi est grand pour l’équipe dirigeante. Alors que le risque de coupes budgétaires est important pour le sport au féminin, hors de question de mettre en berne ce rendez-vous sous prétexte de crise sanitaire. Reporté pour s’adapter aux dates modifiées de Roland Garros, encore annoncé à huis clos trois semaines avant la phase de qualification, les membres de l’organisation n’avaient pas subi autant de bouleversements lors de l’édition en septembre 2020. « On ne s’attendait pas à refaire un tournoi sous covid après l’année dernière. On a été flexibles et volontaires », explique Denis Naegelen, qui pilote le tournoi depuis 12 ans.

Apporter des réponses rapides

Il a fallu réagir avec célérité et rapatrier les tribunes à la dernière minute. D’un point de vue strictement financier, « l’ouverture au public n’est pas une bonne affaire ». Elle requiert plus de personnels mais aussi de mettre en œuvre un protocole strict. Masque, distanciation, test négatif ou test sur place dans le centre dépistage accompagnent l’expérience des visiteurs.

« Ne pas avoir de spectateurs, il n’y a rien de plus triste. »

Lors du point presse, Jérôme Fechter (à gauche) et Denis Naegelen font le point sur la gestion de la Covid-19 lors de cette semaine de compétition.

Alors ils ont fait le pari d’ouvrir la billetterie pour la jauge des 1000 spectateur·trice·s autorisé·e·s, contre 5000 habituellement. Le respect des consignes sanitaires alourdit le budget. « Cela représente 10 % du budget, entre 150 000 et 200 000 euros. Il faut sécuriser, privatiser les chambres des joueuses, prévoir les masques et du personnel supplémentaire », explique Jérôme Fechter, l’un des quatre associés porteurs de l’événement. La société Hopis, dont font partie les deux organisateurs, a racheté le tournoi il y a un peu plus d’un an. Malgré deux bilans négatifs au compteur en raison de la Covid-19, l’équipe peut compter sur des partenaires fidèles qui soutiennent l’opération contre vents et marées.

Retrouver le chemin des courts

Une énergie incroyable se dégage sur les courts, dans les tribunes et les couloirs alors que le tournoi a été totalement préparé à distance. Pari réussi. « On est dans une situation particulière mais la réaction des personnes présentes est plus que positive. J’ai entendu à plusieurs reprises « qu’est-ce que c’est bien de se retrouver » », complète Denis Naegelen. C’est aussi un grand soulagement pour les 200 bénévoles présent·e·s sur l’ensemble de la compétition. « Je suis en charge de l’accès aux tribunes. J’avais peur que cela n’ait pas lieu au regard du contexte sanitaire. Ça me fait vraiment plaisir, j’adore l’ambiance avec les autres bénévoles », raconte Anny, qui n’a jamais loupé une seule édition depuis treize ans. Un vent de liberté a soufflé sur le stade.

Propos recueillis par Claire Smagghe

Crédit photo : Claire Smagghe

Claire Smagghe
29.05.2021

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