Les joueuses du Stade Brestois lors des 16ème de finale de la Coupe de France
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Dans une lettre ouverte, les joueuses du Stade Brestois 29 dénoncent des conditions inacceptables

Claire Smagghe
25.04.2024

Les joueuses du Stade Brestois en ont ras le bol. Dans une lettre ouverte dévoilée le 24 avril, elles y dénoncent des logements insalubres, des montants de contrat non respectés, le refus du droit à la formation ou encore le gel des primes de match. 

C’est l’autre visage du Stade Brestois 29. Derrière la vitrine dorée du club professionnel masculin qui brille cette année sur les bancs de la Ligue 1, des conditions inacceptables sont accordées à l’équipe première féminine qui évolue en D3. Dans une lettre ouverte, dévoilée par Footeuses, les joueuses ont courageusement mis fin au silence. Engagements financiers non respectés, promesses non honorées, dotations incomplètes, moyens humains ridicules pour ce niveau de compétition entrainant des problèmes de sécurité lors de déplacements… les griefs sont nombreux. Pour préserver leur santé mentale, des éducateurs et entraineurs ont déjà quitté le club. 

 

Des contrats non signés ou non respectés au Stade Brestois

Au cœur de la lettre ouverte, les joueuses du Stade Brestois révèlent notamment des problématiques financières. « Certains contrats ont été signés 5 mois après l’arrivée des filles au club. Elles ont dû subvenir à leurs besoins, loin de leur famille, sans le moindre revenu. Lors de la signature de leur contrat, 5 mois après, le montant était inférieur à ce qui a été dit à leur arrivée. L’ensemble du staff s’est cotisé pour les aider financièrement », peut-on lire. Et pour celles qui auraient eu la chance de signer ce contrat dès le début de saison, les soucis n’en seraient pas moindres. Les montants indiqués dans les contrats ne seraient ainsi pas respectés sur les fiches de paies, des ponctions pour  » frais divers » seraient aussi réalisés. A cela s’ajoute les logements insalubres mis à disposition des joueuses et promis à titre gracieux. «Six de nos joueuses sont logées en colocation dans un F3 insalubre : présence de moisissure sur l’intégralité des murs et absence de chauffage (preuve à l’appui). N’ayant pas assez de lits, une joueuse est contrainte de dormir sur le canapé depuis le début de saison. Le staff est contraint de faire les demandes de logements pour certaines joueuses et trouve dans l’obligation de se porter garant auprès des propriétaires. » 

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Des problèmes de sécurité et de considération

Face à ce manque criant de considération et de moyens, l’intégrité et la sécurité des joueuses sont mises à mal. Les joueuses pointent des conditions de déplacements déplorables. « L’apport de dirigeant nous a été formellement refusé, pourtant indispensable au bon fonctionnement du groupe national ; obligeant par conséquent notre à conduire les deux minibus dans lesquels nous nos entassons à 18. Le retour vers Brest de nuit met considérablement en danger le groupe suite à la fatigue engendrée depuis 48h. »

Mais au delà de ces questions de sécurité, le groupe s’interroge sur les réels intentions du Président Daniel Le Roux qui la veille d’un match crucial dans la course à l’accession en D2 aurait adressé un mail à ses joueuses pour annoncer leur éventuelle non reconduction la saison prochaine. « Nous avons toujours été professionnelles en donnant le meilleur de nous-mêmes sur le terrain sans jamais rien laisser paraître. Malgré nos nombreuses sollicitations en interne afin de faire changer les choses ; on nous ment en nous laissant espérer. Mais les semaines passant, notre situation extra-sportive devient insupportable. Cela ne peut plus durer ainsi ! Elle impacte nos performances individuelles et collectives ; notre bien-être physique et mental. Elle met en danger l’intégrité physique des joueuses et du staff. Nous ne sommes pas respectées », concluent-elles. Les joueuses, qui entendent bien faire valoir leurs droits, attendent une réaction rapide de la direction. 

Crédit photo : FFF

Claire Smagghe
25.04.2024

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