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Allyson Felix et Athleta lancent un fonds de 200 000 dollars pour les mères-athlètes

Alais Diebold
14.07.2021

Sur le point de participer à ses cinquième Jeux olympiques, Allyson Felix s’est associée, avec son sponsor Athleta, à la Women’s Sports Foundation pour débloquer un fonds de 200 000 dollars. Elle souhaite s’assurer que les autres mères-athlètes disposent de ressources financières suffisantes pour faire garder leurs enfants lors des compétitions.

Six fois médaillée d’or au Jeux et treize fois championne du monde en 100, 200 et 400m, la coureuse de 35 ans utilise sa voix pour faire tomber les barrières. Elle s’est attaquée à l’industrie vestimentaire en lançant sa propre marque de vêtements, Saysh, destinée aux femmes. « C’est pour ces femmes qui ont été ignorées ou qui sentent que leur voix n’a pas été entendue », affirme-t-elle. Quelques jours plus tard, elle s’est attaquée aux défis que rencontrent les athlètes féminines ayant des enfants.

Profiter de sa célébrité pour faire évoluer les mentalités

En mai 2019, la coureuse olympique Allyson Felix publie un éditorial dans le New York Times. Elle y annonce qu’elle a rompu son contrat avec son sponsor Nike, après une dizaine d’année de collaboration. La raison ? La politique post-maternité de la marque à virgule envers elle-même et d’autres athlètes américaines. Alors qu’elle avait décidé de fonder une famille, Nike a renégocié son contrat en réduisant son salaire de 70 %. La marque a changé sa politique post-grossesse quelques mois plus tard, reconnaissant des lacunes. Mais les inégalités auxquelles étaient confrontées les mères-athlètes avaient été mises en évidence. Plus récemment, la pandémie a révélé le fardeau inégal qui pèse sur les épaules des femmes qui travaillent.

Depuis la naissance prématurée de sa fille Camryn, désormais âgée de 2 ans, elle est devenue l’athlète la plus décorée de l’histoire des Championnats du monde, avec ses treize médailles d’or, trois d’argent et deux de bronze. La lutte contre ces inégalités a pris une place primordiale dans son activisme. En juillet 2019, elle s’est lancée dans un partenariat avec Athleta. Son contrat avec la marque appartenant à Gap inclut la présence de sa fille Camryn lors de ses compétitions. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les athlètes.

Des services de garde peu abordables

Début juillet, Allyson Felix et son sponsor se sont associé·e·s à la Women’s Sports Foundation pour créer un programme de subvention, The Power of She Fund: Child Care Grant. Cette initiative vise à remettre 200 000 dollars à des mères-athlètes. Ce programme permet de financer les frais de garde d’enfants quand les mères-athlètes se rendent à des compétitions. Pour l’instant, neuf mère-athlètes ont bénéficié de ces subventions. Six s’envoleront pour Tokyo dans les semaines à venir. Elles recevront 10 000 dollars chacune pour financer la garde de leur(s) enfant(s). Les fonds couvriront frais de garde, déplacements, nourriture, frais médicaux, etc.

En juin 2021, les organisateurs des Jeux olympiques ont annoncé que les enfants des athlètes (à l’exception de ceux qui sont allaités) ne pourront pas se rendre à Tokyo. Pour Laura Weber, récipiendaire de la subvention, ces 10 000 dollars sont une bouée de sauvetage. N’ayant pas de famille à proximité, avec un mari qui travaille et trois enfants, la joueuse paralympique de volley-ball avait du mal à conjuguer entrainements, compétitions et le paiement de nombreuses baby-sitters. « Cette subvention nous a non seulement apporté une aide financière, mais elle m’a également donné la tranquillité d’esprit de savoir que même si je suis à l’autre bout du monde, ma famille bénéficiera d’une aide constante et fiable pour surmonter mon absence », a-t-elle déclaré. Ces sportives pourront désormais se concentrer à exceller dans leur sport.

Crédit photo : Team USA

Alais Diebold
14.07.2021

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