Cecile Ottogalli : « L’égalité ne va pas de soi, elle s’apprend »

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Cecile Ottogalli : « L’égalité ne va pas de soi, elle s’apprend »

30 min
01.09.2022

Quels sont les objectifs, les besoins, de faire des études, des recherches scientifiques sur le genre dans le sport ? Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, maîtresse de conférences en histoire du sport et responsable du Master 1 Egal’Aps de l’UFR STAPS de Lyon 1, est l’invitée de Mejdaline Mhiri pour ce 5ème épisode.

A travers l’Histoire, de Coubertin à Alice Milliat, il est indéniable que la construction du sport s’est bâti sur des bases extrêmement genrées. Dans cette interview, Cécile Ottogalli-Mazzacavallo souligne la nécessité de faire de l’égalité non seulement un mot mais une valeur républicaine à laquelle on donne plus de sens en clarifiant des notions. « Il y a clairement des besoins de méthodes pour recenser les solutions, et penser les processus de changement et d’innovation. » 

Les limites de la mixité 

A travers l’organisation des tables rondes organisées par Cécile Ottogalli, la question de la mixité est particulièrement soulignée dont celle de sa limite en EPS. « La mixité est une modalité organisationnelle mais ce n’est pas un enjeu politique contrairement à l’égalité », explique-t-elle sur la différence entre les deux notions. « Des chercheuses ont démontré que si on est en face à une mixité imposée ou banalisée, cela ne fait que reproduire les stéréotypes de genre et de domination. Finalement la mixité en soi ne résout rien. La mixité est une idéologie utopique sur le fait que la mixité résoudrait tous les problèmes. Alors que c’est à la fois important de se battre pour la mixité, et à la fois elle doit être réfléchie dans ses effets positifs et dans ses potentiels effets négatifs. » Une base de réflexion et d’échange lorsque les Jeux Olympiques et Paralympiques sont annoncés paritaires en 2024 avec une part belle pour les disciplines mixtes. 

La question de la transidentité dans le sport 

Ce sujet reste encore invisible dans le système sportif et scolaire. Pourtant Cécile Ottogalli revient sur cette question à travers l’écoute et la recherche. « Il existe des outils qu’il faut utiliser. Par exemple la charte « sport et trans » mise en place en 2013 par la fédération LGBT+ ainsi que des guides réalisées par TransAt une association marseillaise. 

Depuis 2016 la création du MASTER, Cécile Ottagalli ressent que la demande est plus grande au fil des années mais surtout que les besoins sont grandissants ; de diagnostics, de formations, de faire des études d’impact. « Réaliser des diagnostics dans le milieu sportif est primordial car on sait peu de choses sur les femmes. Il n’y a pas eu assez de recherches systémiques réalisées sur les femmes dans le sport. Il y a une réelle nécessité également de faire des études d’impact pour mesurer leurs effets sur la longue durée. On manque cruellement de données pour mesurer les actions mises en place et j’estime qu’il ne faut pas qu’un événement pour que ça marche, mais une répétition d’événements. C’est la récurrence qui fera l’héritage. »

 

Mejdaline Mhiri, Cecile Ottogalli et Tahnée Lautre, lors de l’enregistrement de l’épisode du podcast 48 »25 Crédit photos : Marie Lopez-Vivanco

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4825 LE PODCAST by Les Sportives.

Journaliste : Mejdaline Mhiri

Réalisation, montage, photos : Marie Lopez-Vivanco

Chronique humoristique : Tahnee Lautre

Studio enregistrement : Brain Studio by Agence Thalamus

 

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