Elles ont marqué, à leur manière, l’histoire des Jeux olympiques de Paris 2024. Des athlètes qui se battent, en compétition comme dans la vie. Des femmes qui s’affirment à travers le sport. Retour sur 5 faits marquants qui ont jalonné la quinzaine.
Judo : Clarisse Agbégnénou, une « athlète-parent« battante
Elle est désormais une mère pionnière dans la conciliation du sport à haut niveau et de la maternité. La judokate française est battue lors de la demi-finale par la Slovène Andreja Leski, mais ne perd pas la face. Elle bat plus tard dans la journée l’Autrichienne Lubjana Piovesana. La double médaillée olympique de Tokyo remporte cette année le bronze avant de remporter l’or par équipe, comme au Japon. Une femme battante prédestinée, faudrait-il dire, elle qui souffrait d’une malformation du rein à sa naissance. Elle est finalement revenue à la vie après un coma de quelques jours. En donnant elle-même naissance, il semblerait que plus rien de l’arrête. Sa médaille de bronze n’est pas celle qu’elle aurait imaginé, mais la judokate prouve, à nouveau, par ses titres de championne du monde (six fois) et d’olympienne que les athlètes peuvent être mères et médaillées, tout cela à la fois.
>> + d’infos : Paris 2024 (judo) : Clarisse Agbégnénou accroche le bronze, malgré tout
Gymnastique : L’Américaine Simone Biles à un cheveu du record de médailles d’or
La journée du lundi 5 août à l’Arena Bercy aurait pu écrire l’histoire des Jeux olympiques. Mais le destin en a décidé autrement. Simone Biles chute d’abord à la poutre et termine cinquième au classement de l’agrès. Avant de se resaisir sur l’épreuve au sol où tout s’est joué entre elle et la Brésilienne Rebeca Andrade, elle aussi très attendue. Un score extrêmement serré, des juges qui ont tranché. Et le rêve du record de médailles d’or s’évanouit. Une faute infime venant de l’Américaine, et la voilà « seulement » médaillée d’argent. Elle comptabilise au total sept médailles d’or, dont quatre à Rio en 2016 et trois à Paris cette année. Si proche du record des neuf médailles d’or détenu par la gymnaste Larissa Latynina, puis par la nageuse Katie Ledecky.
Lancer de poids : Quand le militantisme de Raven Saunders fait politique
Jeudi 8 août, Stade de France. L’Américaine Raven Saunders participe aux qualifications du lancer de poids, parée d’un épais masque noir qui recouvre l’entièreté de son visage, et de lunettes de soleil. Ce masque questionne. La lanceuse de poids milite en fait pour la défense des droits des personnes LGBT+ et sur les questions qui entourent la santé mentale. Elle veut aussi mettre la discipline plus en lumière et prouver que chaque athlète peut affirmer son propre style. Au Japon en 2021, l’Américaine s’était déjà fait remarquer en portant masque « Hulk » pour représenter tous ceux qui n’ont pas la chance d’accéder à un espace pour faire entendre leur voix, tandis qu’ils se battent. La médaillée d’argent à Tokyo en 2021 n’a pas peur de faire entrer la politique dans le milieu sportif, trouvant aussi le moyen de mettre en avant sa discipline et ses combats.
Boxe : Le double combat d’Imane Khelif
Cible de certaines adversaires et des réseaux sociaux, la boxeuse algérienne Imane Khelif mène de front un combat d’un tout autre genre, celui de la justice. Elle est malgré elle au centre d’une vaste polémique sur le genre, axée sur son certain « manque de féminité ». Sur les réseaux sociaux, on la présente tel qu’un « homme combattant des femmes ». Armée d’une bonne répartie, la boxeuse sait défendre sa dignité. Elle décide par ailleurs de porter plainte ce samedi 10 août, pour cyberharcèlement aggravé, auprès du Pôle de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris. Sa médaille d’or remportée à l’occasion des JO 2024, au stade Roland-Garros, est sa plus belle revanche.
Marathon : Les athlètes féminines clôturent pour la première fois les épreuves d’athlétisme
Cette année est toute particulière dans l’histoire olympique. Le Comité international olympique (CIO) affirme non sans fierté que la parité totale entre les sexes est pour la première fois atteinte. Et pour parfaire ce chemin vers l’égalité, l’épreuve du marathon féminin ce dimanche 11 août contrebalance l’habituel marathon masculin de clôture. Un parcours d’autant plus symbolique qu’il retrace la marche des femmes de 1789, lors des « grandes journées » de la Révolution française. La présence d’une femme importante ajoute une touche d’émotion à cette ultime épreuve. Kathrine Switzer, journaliste et marathonienne allemande, grâce à qui le marathon féminin entre pour la première fois au Jeux olympiques en 1984. Une pionnière dans la discipline alors qu’elle a bravé les interdits en participant au marathon de Boston en 1967, à l’âge de 19 ans.
>> + d’infos : Le marathon des Jeux olympiques de Paris 2024 comme symbole de l’histoire
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